Philosophie

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dimanche 20 janvier 2013

La religion / cours pris en notes par une élève




La religion

   

La religion : « la religion porte-t-elle l’Homme a accepté ou refusé sa condition ? »


Introduction :

Tout d’abord, poser la question de la religion s’est méconnaître la pluralité des religions et au cœur même du monothéisme des divisions. Le judaïsme est une religion de l’élection qui suppose l’identification historique à un peuple. Le christianisme prétend à un homme universel qui renvoie à une religion elle-même universelle. L’islam pose la foi dans une communauté. Le protestantisme apparaitra à partir du XVIème siècle comme une religion où le succès individuel est la marque d’une élection divine. Tandis que ces religions adorent un Dieu, le bouddhisme n’engage pas la croyance vers une divinité. Les trois grands monothéistes pensent un paradis tandis que le bouddhisme pense qu’il n’y a rien de mieux au-delà que dans l’effectuation de cette existence selon des règle monacales. Le bouddhisme se subdivisant en bouddhisme japonais, chinois, tibétains. Du coté du polythéisme, nous avons l’hindouisme avec 32 Dieux principaux mais si nous comptabilisons la totalité des Dieux domestiques nous arrivons en Inde à 2 millions de dieux différents. 

L’animisme (« anima »  âme, animation) = doté un objet d’une puissance et d’une volonté. L’animisme se retrouve, par exemple, dans le vaudou qui engage des pratiques magiques. La magie étant le fait d’énoncer une parole jointe à une action qui aura la capacité de modifier le réel. La parole magique est incantatoire. Le langage par une combinaison spécifique permettrait d’atteindre un objectif. Ainsi le philtre d’amour est en même temps qu’une potion, une incantation. Il s’agit en fait de minimiser le poids de la matière, celle utilisée pour constituer la potion par une parole qui devient le socle réel de la puissance de la potion. Dans les campagnes, les reboutes possèderaient un pouvoir par l’apposition des mains avec le pouvoir de faire sortir le feu et le mal. Ils sont donc considérés comme sorciers et en même temps que nécessaire, craints. Ils sont mis à l’écart car redoutés. Ce sont souvent des vieilles femmes célibataires qui endossent ce rôle par défaut de tout autre. 

Nous venons de voir qu’il existe une pluralité d’approche religieuse qui toutes sont différentes avec cependant, un élément en commun. Chaque religion monothéiste, polythéiste, animiste suppose l’adoption de rites. Le rites étant la construction  de paroles ou d’actes qui viennent relier l’homme au divin. La ritualisation étant la forme que prend la dévotion des hommes par rapports aux Dieux, c’est ce que nous appellerons : le sacré. Le sacré supposant une séparation d’avec le profane. Le profane c’est l’ici-bas, le sacré l’au-delà. La religion instaure un rapport de supériorité de l’invisible sur le visible. Le terme même de « relegere » signifiant le lien de l’homme au sacré, impliquant une relation directe de l’homme avec le divin. La question du rapport de la religion à la condition humaine est biaisée (= corrompu) car le refus par la religion de l’acceptation d’une humaine condition. En effet, la religion est du coté d’une nature, d’une essence qui exclu l’existence. Pour la religion la vérité est ailleurs, c’est-à-dire qu’elle inverse rapport visible/invisible, matériel/immatériel en donnant à l’immatériel les propriétés du matériel donc en rendant le monde invisible plus réel que l’existence sensible.

  

I- La religion refuse la condition humaine au profit de son essence

A-    La religion des idées ou l’inversion platonicienne 

Platon oppose la philosophie aux sophistes. Les sophistes sont ceux qui « tendent à la foule un miroir ». Les sophistes sont donc ceux qui sont éloignés du vrai, ils nourrissent leur appétit de pouvoir par une allégeance aux Dieux de la Cité. Or, Platon met en place un cosmos des idées qui éloignent de la représentation du Panthéon Grec. Les Dieux y sont jaloux, colériques, fornicateurs. Platon propose au contraire un ciel des idées qui permet de trouver l’unité du concept. Ainsi le concept de lit comprend tous les lits possibles dont ceux déjà créés et ceux à venir. Il y a donc plus dans le concept que dans aucun lit réel : c’est, dira Nietzsche « la création des arrières mondes », c’est-à-dire le fait que Platon invente des mondes en leurs donnant une épaisseur plus grande que celui de la matière. La caverne, de Platon, met en scène cet éloignement. Cet éloignement de la matière sensible, de la réalité de présence de l’objet au profit d’un invisible qui devient le monde réel. Platon dira ainsi « il faut mourir au corps pour naître aux idées ». L’existence n’est que provisoire tandis que les idées sont éternels. 

B-    La religion s’oppose à la condition humaine, elle est la création fantastique d’une essence 

Saint Paul dans l’Épitre aux éphésiens écrira : « esclaves obéissez à vos maîtres car toute autorité vient de Dieu ». Ce à quoi répondra Rousseau : « si toute autorité vient de Dieu, toutes maladies en vient aussi, est-ce une raison pour ne pas appeler le médecin ? ». En effet, le pouvoir religieux en posant un au-delà qui serait la véritable patrie comme Plotin le disait en pointant le doigt vers les cieux et en disant : « là-haut est ma patrie ». Alors l’ici-bas est déserté, c’est un lieu de souffrance provisoire à l’égal de celle du Christ sur la croix, moment de labeur et de peine, vallée de larmes où l’homme ne peut qu’adorer le Dieu en lui laissant l’entière détermination de son destin : c’est ce qu’on appelle la providence divine. Cette providence, on la trouve dans l’affirmation de Leibnitz : « Dieu sait de tout temps qu’existera un certain Jules César, destructeur de la République romaine ». Dieu est donc omniscient et omnipotent (= partout à la fois) : « le passé, comme le futur sont présent à ses yeux ». Dieu est donc le géométral (= voir tout à la fois) du temps, il ne peut en effet être soumis sans en dépendre et dans ce cas se serait le temps lui-même qui incarnerait la divinité. La question du commencement est donc une question proprement humaine qui soulève des questions elles-mêmes sans réponse. Dieu créé le monde (dans la Bible) en 7 jours, 6 jours de création et une journée de repos. On voit ici l’anthropomorphisme de la condition humaine. La projection d’un ordre social et d’une physiologie du corps vers une essence ou un Être qui en même qui n’est pas soumis à autre chose que sa volonté ne peut non plus posséder des sens et des émotions. D’où ce fatum posé par la providence que l’on peut retrouver de façon ironique c’est Chéri-bibi qui se promenant sur les berges de Paris, qui rencontrant une personne lui enfonce un couteau dans le ventre lui dit « fatalitas ». En effet, l’individu se promène, il a un ventre, lui-même a un couteau et celui-ci s’enfonce dans le ventre. C’est la même absurdité qui fera qu’après le tremblement terre de Lisbonne, il sera justifié par une volonté divine qui a dû s’abattre sur une ville pêcheresse. Sade dira alors « dans ce cas si je vois une personne se noyer et que je peux la sauver, je dois m’en garder car si telle est la volonté de Dieu peut-être qu’en le sauvant cette personne en tuera dix autres ». La providence divine empêche donc l’action au moment même où l’essor des techniques nous révèle « comme maître et possesseur de la nature » (Descartes). Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion, distincte entre deux types de religions : une religion statique et une religion ouverte. La religion statique est liée à un territoire (qu’il soit physique ou mental), il suppose une délimitation des frontières, un cadre, des murs. Ceux-là peuvent être réels ou mentaux, c’est donc une religion étroite, bornée  qui fonctionnent sur le rejet de la différence et le sentiment de sa supériorité. Au contraire la religion ouverte est dynamique, elle reprend l’étymologie de « religare » comme lien entre les croyants. C’est au contraire une religion de peau entre les cultures et les peuples. Son objet serait l’humanité, c’est-à-dire l’élargissement des frontières. Bergson fait une critique de la religion statique comme pansement, elle occupe d’abord un espace et elle rassure ces occupants par la promesse d’un destin spécifique. Cette dernière conduit inévitablement à la confrontation et à la guerre. Bergson envisage une autre religion qui serait capable de dépasser la condition humaine par le positionnement d’une raison sensible qui nous ferrait accéder à une universalité de l’émotion que l’on peut désigner par le concept de pitié. 

C-    La transformation du réel 

Finalement ce que Bergson promeut, c’est une capacité émotive universelle qui me ferait adhérer à la souffrance possible d’autrui. D’un côté, une religion statique qui ne serait qu’un pansement provisoire appliqué sur des plaies, non pour les soigner, mais pour les cacher. Un pansement de l’âme mais non stérile. De l’autre, une religion ouverte qui aurait finalement la capacité à absorber, à transmuter les religions statiques vers un devenir dynamique. En fait, ce modèle est celui du christianisme et dans le christianisme du catholicisme. Il en tire l’exemple du criminel qui va se dénoncer à la police. Celui-ci veut qu’on le reconnaisse et qu’on lui parle comme à celui qu’il est devenu, c’est-à-dire que son acte l’a modifié et que pour réintégrer la communauté des hommes. Il veut par la confession pouvoir, non pas expier son crime, mais en être reconnu comme l’auteur. Cette position intéressante, spéculativement, rencontre pourtant des limites. En effet, le spectacle du monde au XXème siècle est en même temps que celui du développement des civilisations, le moment des génocides crimino-guerre et plus loin d’une criminalité ordinaire qui œuvre souvent dans l’impunité. Ceux qui se dénoncent sont rares, ce qui n’invalide pas la proposition de Bergson mais la rend dans les faits plus incertaine. De même la religion ouverte qu’il prône finalement se dissout ou s’absorbe dans une société qui fait œuvre de paix. Autrement dit, elle n’a pas besoin nécessairement de références à Dieu. La société civile est cette tentative pour soustraire la violence de l’espace public d’abord, puis des espaces privés. La religion dynamique peut donc se laïciser au point de disparaître comme référence religieuse. 

II- La critique de la religion : la religion nous empêche de vivre notre condition 

A-    Feuerbach ou la critique de la religion 

Feuerbach dans l’Essence du christianisme, s’attaque aux mécanismes de la religion. D’abord, les hommes en s’extirpant de la nature étaient en même temps que soumis aux forces naturelles en capacité d’en dompter certaines. Aussi, s’est-il mis à admirer ses propres qualités, aussi a-t-il objectalisé ses qualités au point d’en faire un absolu. Il a regardé le courage, la pitié, l’amour, la force, la connaissance comme des propriétés non plus relatives mais absolues. Alors il s’est mis à les regarder comme n’étant pas siennes : là commence l’adoration. L’homme s’est mis devant un miroir puis il s’est mis à adorer l’image de lui-même au point de se détacher d’elle pour la nommer Dieu. Ce sont ces propres qualités qui sont substantifiées en la personne de Dieu. Il s’agit donc au XIXème siècle de réinvestir nos propres attributs. Pour lui, nous connaissons déjà l’Enfer, c’est celui de nos conditions réelles d’existences. Nous devons sortir de l’illusion de la religion comme illusion sur notre condition : « l’homme doit devenir un Dieu pour l’homme », ce qui suppose que nous quittions une adoration extérieure d’un Dieu fabriqué vers l’adoration de notre condition humaine. Plus encore dit Feuerbach, en plaçant ces qualités en dehors de nous il nous empêche de pouvoir les vivre. L’absolu bonté du Christ fait que nous ne serons jamais assez bon. La religion produit des faux soleils, des faux mondes en nous faisant douter de la réalité de notre existence. Lorsque nous étions soumis à la crainte des éléments par superstition, nous avons commencé à honorer les forces de la nature. Il s’agissait de conjurer l’incertitude, finalement de mettre à distance la peur de la mort omniprésente. Les rites funéraires sont ainsi la première tentative pour penser un continuum au-delà de l’existence humaine, une permanence, une éternité qui irait au-delà de la corruption du corps. A partir de là, Dieu est pensable. Il apporte une éternité qui nous faisait défaut, il se construit entièrement sur la peur et l’illusion. Pour Feuerbach, cette éternité il ne faut pas l’abandonner mais la déplacer vers l’espèce qui nous garantie une forme d’éternité à travers la jonction des générations entre elles 

B-    Marx : « il faut en finir avec la foi »

« La religion est l’opium du peuple, le soupir d’une créature opprimée ». Marx pose que la religion nous fait penser que l’Enfer peut être en dehors de l’existence que nous menons. Or, l’Enfer se trouve déjà dans nos conditions réelles d’existences. Nous faire penser que l’Enfer n’est pas sur Terre mais après le jugement de Dieu, c’est nous détourner de la réalité de nos conditions. Il faut nous détourner d’une illusion sur notre situation afin de pouvoir agir dans notre existence. La modification des conditions de travail est la condition pour modifier la superstructure, c’est-à-dire l’Etat et la religion. Nous sommes dans la situation d’enfants apeurés et hébétés. La condition pour devenir adulte étant, comme Nietzsche l’affirmera, la mort de Dieu. La critique de la religion s’étend jusqu’à Feuerbach car celui-ci, finalement, maintient ce qu’il défait en transférant la foi religieuse du côté de l’homme. En inscrivant que l’homme doit devenir un Dieu pour l’homme, il n’en finit pas avec l’idée de Dieu. Pour Marx, l’homme est un homme concret, c’est-à-dire qu’il fuit les arrières-mondes, les refuses tandis que l’homme religieux est « recroquevillé » dans le monde. Il faut inverser la proposition d’une situation qui a besoin de l’illusion au profit d’un monde concret qui est, pour Marx, la seule réalité.  

C-    Freud ou la religion comme enfance de l’humanité

Marx pense que les rapports de classe fabriquent finalement à la fois l’Etat et la religion. Il pense aussi que la suppression de ces rapports de classe, qui révolutionneraient le mode de production, engageraient une refonde profonde de la superstructure, c’est-à-dire de l’idéologie et donc de la conception et de la représentation du monde. Il œuvre pour créer un homme neuf. Marx fait donc une projection non psychologique où les conditions matérielles d’existence seraient les conditions psychologiques d’existence. Or, l’homme n’est pas ce qu’il fait mais ce qu’il injecte dans le fer. Freud tente de produire une histoire des hommes qui se structure autour de la famille. La famille étant pour Freud le lieu initial de la névrose. Il produit ainsi une histoire biologique de la construction psychique. D’abord, le clan qui est la reproduction du schéma social des grands mammifères comme chez les grands singes le mâle alpha a l’exclusivité de la reproduction avec les femelles. Pour des raisons de répartitions des tâches, les hommes partent à la chasse tandis que les femmes cueillent et s’occupent du foyer. Cette organisation est d’abord poreuse mais très vite la détermination par la force devient la détermination pour le genre : les hommes chassent, les femmes cueillent. Dans le même temps, le chef de clan à le monopole de la sexualité dans le groupe. Celui-ci prend donc la place du père tout en fabriquant un sentiment de concurrence chez ses fils. Ceux-ci se ligue pour tuer le père afin d’accéder. Mais l’effet de ce meurtre va à l’encontre de son intention, c’est-à-dire qu’il provoque un sentiment de culpabilité si forte chez les fils qu’il sanctuarise le père sous la forme d’un totem. Il devient donc sacré et par la même les femmes le deviennent aussi. Désormais les hommes devront aller chercher la femme en dehors du clan : c’est la naissance de l’exogamie et finalement le cadre du rapprochement des clans vers ce qu’on nommera tribu. Pour Freud le père est ici la première figure de Dieu qui apparaît immédiatement comme figure castratrice dans l’invention d’une loi qui a avoir avec des considérations psychologiques de culpabilité et de remords. Finalement le complexe d’Œdipe n’est rien d’autre que la volonté cette fois symbolique du meurtre du père par le fils qui veut posséder la mère. En effet, l’enfant a enregistré de la mort se comprenait sous la forme de l’absence, du voyage, il va donc souhaiter le départ de son père pour partager le lit avec sa mère. L’enfant saisit très vite que sa demande est en lien avec la volonté que son père disparaisse or l’enfant aime son père, le conflit pulsionnel qui e résulte conduit l’enfant à la période latence qui est l’oubli de la pulsion sexuelle jusqu’à la préadolescence. Cette période de latence est une période de refoulement qui précède la déclaration des pathologies psychiques. Pour Freud donc la croyance en Dieu revient à cet état primitif de l’humanité où le père dans son pouvoir o=absolu devient une figure sacrée. La peur occasionnée par sa mort est directement liée au fait de se retrouver désormais livré aux forces obscures de la nature sans protection. Alors pour conjurer le sort les hommes inventent les Dieux, c’est-à-dire une protection capable de s’étendre jusque dans la mort. Les parents sont pour l’enfant la base, les fondations de son existence. Petit il les pense invincible, tout puissant et lentement cette image s’effrite : les parents sont fragiles, dépressifs… Alors sans besoin de protection se tourne vers un Dieu, le père capable d’une protection non plus relative mais absolue. La croyance en Dieu est l’enfance de l’humanité, une adolescence en crise contre l’injustice de la mort. Pour devenir libre l’homme doit s’affranchir de la religion. L’autonomie de la pensée débute avec l’atéïsme. La démonstration de Freud s’inscrit dans la même démarche que celle de dévoilement de l’inconscient, ce qui signifie que la religion finalement fait partie du mécanisme inconscient dans un registre qui serait ici celui de l’hystérie. Bien-sûr nous devons remettre en contexte la position freudienne qui se structure autour du noyau familial, de la bourgeoisie à la fin du XIXème début XXème

Conclusion : 

Les positions de Marx et Freud ont irrigué la doctrine existentialiste de la seconde moitié du XXème siècle au point de produire ce que d’aucun appelle le désenchantement du monde. Or, cette position c’est incarné aussi dans des régimes politiques qui ont tentés de suppression le religieux en interdisant les cultes. L’effondrement de ces systèmes conduit au constat que le religieux n’avait pas disparu de ces territoires mais, comme la braise, il couvait. Le XXIème siècle voit un retour massif du religieux jusqu’à des formes fondamentalistes et sectaires. Le débat sur la laïcité c’est complexifié et a vu naître aussi l’apparition d’une laïcité de combat. Aujourd’hui le débat sur le religieux est devenu inséparable d’un débat public sur la capacité à vivre ensemble en étant guidé par des idéologies différentes. Nous avons vu réapparaître le spectre des guerres de religion même si la position de l’Etat demeure en France celui d’une neutralité religieuse. La religion statique de Bergson semble toujours actuelle au détriment d’une religion de l’humanité qu’il souhaitait de ses vœux et qui ne trouve toujours pas de lieu d’accomplissement en dehors finalement de ceux qui interrogent le fondement de la religion. Dostoïevski dans Les frères Karamazov met en scène le grand inquisiteur qui marche sur la place de Tolède. Tandis qu’à l’autre bout de la place, on nomme un haillon avance, accomplissant des miracles. Le grand inquisiteur le fait saisir par ses soldats et le fais jeter au cachot. Le soir venu, le grand inquisiteur lui rend visite et en le regardant il lui dit : « pourquoi es-tu revenu ? ». Le Christ ne répond pas, il lui dit alors : «  nous avions presque réussi à accomplir ton œuvre et te revoilà. Ton message était celui de la liberté, depuis le désordre règne ». Alors le Christ s’avance et l’embrasse sur la bouche…

 

 


                            

mercredi 16 janvier 2013

L'art / Brancusi / STG

            

Commentaire de texte :

            Texte p. 27 « la reconnaissance de l’œuvre d’art », éd. Nathan technique.

Il y a dans l’art un mystère, celui de sa création bien sûr, mais aussi celui de sa réception. L’œuvre du sculpteur Brancusi est au cœur de ce débat, qu’est-ce qui fait qu’un objet puisse être qualifié d’œuvre d’art. Encore plus lorsque celui-ci ne se distingue pas d’abord d’une barre de laiton, c’est-à-dire d’une matière première pour la grande industrie. C’est ainsi que les douanes américaines demandent en effet les droits de douane sur cet objet qui ne serait qu’un objet ordinaire et donc non exempt des taxes comme le sont les œuvres d’arts. C’est donc la justice qui devra trancher le litige. L’enjeu du procès étant, bien au-delà de l’argent demandé par la douane, celui de l’avenir de l’art. Les minutes du procès permettent de pénétrer l’argumentation qui doit emporter l’adhésion des juges. Comment prouver l’art ? Peut-on convoquer des preuves pour argumenter ? La question de la preuve en justice vient rencontrer ici celle du goût.

-          L’œuvre flatte mon sens de la beauté : elle est donc capable d’engager un transport esthétique. Sa forme, sa position dans l’espace engage le jugement de goût.
-          Procure un sentiment de plaisir : il ne s’agit pas ici seulement du goût des sens mais de l’harmonieuse proportion de sa forme. Le plaisir peut donc être intellectuel, il est une réjouissance qui flatte aussi l’esprit.
-          Œuvre d’un sculpteur : ici la paternité de l’œuvre est à liée directement à une création artistique car elle est le fait d’un homme qui a pour métier la libre création des formes.
-          Elle possède un grand nombre de qualités : ici nous percevons nettement que l’objet recèle un nombre suffisant d’éléments pour qu’une argumentation esthétique puisse s’en saisir.
-          Elle constitue en soi un bel objet : elle est sa propre fin, elle est en soi, elle est aussi désintéressée, elle n’est pas utile à quelque chose mais participe d’une libre contemplation. Nous sommes ici du côté de la beauté libre et non pas du côté de la beauté adhérente dans les cadres de la pensée kantienne.
-          « Pour moi c’est une œuvre d’art » : ici le jugement esthétique est bien personnel et semble ainsi perdre de sa valeur universelle, en même temps le passage au je suis ici un moyen pour affirmer que si cela est vrai pour un cela peut être vrai pour tous. Ce sont les conditions de la réception de l’œuvre qui sont analysées ici, la subjectivité peut bien se saisir de l’affaire de l’art lorsque précisément c’est le sujet contemporain qui est en train d’advenir. Ainsi ce n’est plus l’apanage d’un groupe ou d’une école de pouvoir énoncer ce qui est à droit à l’appellation de beauté, désormais chacun peut aussi proposer un jugement esthétique. Ce mouvement est aussi celui de l’art abstrait, de l’art conceptuel, de l’hyper-réalisme…

Mais alors n’importe quel objet peut-être, dans des conditions déterminées, une œuvre d’art. C’est la question que pose maître Higginbotham. Mais dans la description qu’il fait de la barre en laiton il est déjà en train de répondre à sa propre question. Car en effet si la barre est polie à la perfection, incurvée symétriquement, harmonieusement, nous sommes bien dans le registre de l’art. Il faut rappeler que ce procès intervient au début du 20e siècle, l’évidence d’un art non imitatif peine encore à apparaître aux yeux du public et parfois même au sein de l’institution artistique. Mais se pose la question de la création, comment ne pas glisser de l’artiste à l’artisan, de l’artiste à l’ouvrier ? Ce qui distinguerait les deux c’est la capacité de conception dont est privé  l’ouvrier, lui n’étant que dans l’exécution. Mais si l’ouvrier parvenait à quitter la simple exécution au profit d’une pensée préalable de l’objet, d’une projection vers une finalité future de l’objet alors son statut se modifierait en même temps que sa fonction. Il y a ici la mise en avant de l’invention comme moteur de la création et comme caractéristique propre de l’art. C’est ce que comprend le juge qui pose alors que dans des conditions de production libérée des contraintes du travail l’ouvrier deviendrait alors un artiste. « La fonction fait l’organe », c’est autrement dit le fait de pratiquer une activité qui permet aussi de comprendre le résultat final de l’œuvre. On voit que si le refus d’accorder un statut à une œuvre est posé il faut en passer par des détours afin de parvenir à l’accord. Ainsi prendre acte du statut social de l’artiste et de ce qui lui est communément attribuer pour produire l’œuvre d’art. De même le plaisir, l’émoi, apporter par l’objet est le gage d’une situation artistique. L’œuvre enfin qui peut porter avec elle l’acquiescement d’un certain nombre de personnes et dès lors de toutes C’est aussi toute la problématique du design qui se fait jour dans le texte et dans le siècle. Le juge perçoit ce qui fait la spécificité de l’art à travers une entreprise personnelle de création liée à une volonté particulière capable de saisir ce que doit être devenir une forme pour devenir une œuvre d’art. La beauté libre est libérée des contraintes ordinaires de la production et du travail. C’est une libre production intentionnée par un homme qui a la projection claire d’une fin accomplie. Il ne faut pas lire dans le texte une position méprisante vis-à-vis de l’ouvrier, mais une distinction dans l’activité. C’est l’activité qui donne statut, il y a glissement de qualification, il y a ici une métamorphose possible à travers la modification de la conception du travail

Ce qui est important ici c’est de comprendre le discours permettant d’argumenter sur ce qu’est le beau. Les arguments utilisés représentent la totalité de l’éventail argumentatif sur le beau. La reconnaissance doit être spontanée, sinon il faut poser l’unicité de l’œuvre, son caractère autonome, la façon de le produire, la projection d’une fin déposée d’abord par la volonté de l’artiste.

On comprend que l’artiste jouit d’une place particulière dans la création qui s’apparente à celle du génie, capable de plier la forme à sa volonté, à ses désirs. Il y a présence d’une technique, mais jamais celle-ci ne prend le devant de la scène, l’artiste gomme le travail lui-même pour ne plus livrer qu’une pure contemplation.

samedi 12 janvier 2013

La société / 2

   La société     /  2


 Il y a 2 orientations principales de la société : premièrement dans sa structure politique, donc dans sa façon particulière de proposer une organisation sociale et un mode de rapport entre les personnes; deuxièmement dans sa façon d'organiser et de penser les relations de travail, les échanges économiques entre les hommes, en même temps que la définition technique de celle-ci. .                                                                                
Le modèle proposé par Platon est celui du tisserand capable de rassembler dans le même tissu les fils pour en faire une étoffe. La société est ce savant dosage entre faible et fort, pacifique et belliqueux... c'est avec cette alliance que l'on forme le plus résistant des manteaux. La Cité doit se penser comme ce rassemblement de la diversité qui n'est pas uniformité mais identité. La société est donc une alliance qui permet à chacun  d'exister au sein d'un groupe auquel nous appartenons sans nous fondre en lui. La Cité grecque ancienne est d'abord une communauté de dieux : mêmes dieux, mêmes cultes. 
Chaque Cité est indépendante et fonctionne comme un État, les guerres entre les Cités sont d'abord l'affirmation de la différence de valeurs de chacune d'elles. 

On peut avant de poursuivre faire un point de vocabulaire : l’État est le nom que l'on donne à la structure possédant les moyens de gestion des institutions permettant le fonctionnement de la société. Ainsi les finances (Trésor), l'armée, la police, la justice sont les piliers sur lesquels l’État repose. La nation est le nom donné à cette communauté géographique qu'est une société particulière, la patrie est son socle affectif. 


La société se met en place à partir d'un pacte d'association, il s'agit d'assurer la survie de chacun par l'acceptation d'un souverain qui prend  la charge de la sécurité. On peut dessiner ainsi ce passage d'un État de Nature ou la menace est permanente et où donc l'insécurité règne :

 ÉTAT DE NATURE       ----------)           SOCIÉTÉ           --------)       SOCIÉTÉ

 insécurité maximale                                     sécurité                                    utilité

liberté totale mais absence                      liberté limitée mais                           liberté        
    de conscience                                           réelle

          hasard                                          aménagement du                        maîtrise du hasard
                                                                    hasard

                                                           conservation de soi                     épanouissement de soi

                                                                     tyran                                     démocratie

            1                                                          2                                               3



Ce schéma montre que le passage à la société civile est le moyen pour parvenir à une liberté effective qui désormais prend en compte le rapport des êtres entre-eux. L'hypothèse d'un État Nature est une fiction théorique qui permet rétrospectivement de poser une origine où l'homme serait bon ou mauvais, dans le premier cas les lois doivent s'efforcer de maintenir cette bonté originelle, dans l'autre les lois doivent corriger la méchanceté.

Dans un premier temps la loi est contraignante ou coercitive, les premières formes de gouvernements sont 
autoritaires, mais l'aspiration à une forme d'émancipation conduit à réclamer le passage à l'utilité L'utile est le moment où la réalisation de soi peut advenir. L'école, la justice en sont les manifestations les plus tangibles. Ces formes sont révolutionnaires car elles permettent aux hommes de devenir plus et autres qu'ils n'étaient. L'homme ne veut plus seulement la sécurité mais aussi l'utilité.

Il faut cependant comprendre que l'un ne va pas sans l'autre : nous devons sans cesse vérifier que le pacte social englobe la sécurité car autrement l'utilité, qui suppose l'extension des droits, ne peut plus se produire. La situation de terrorisme, par exemple, en menaçant notre sécurité invite nécessairement à réduire les libertés publiques au profit de la sécurité. En ce sens la première des menaces du terrorisme étant précisément qu'il nous entraîne à abandonner l'utilité.





 

Peut-on connaître autrement que par les sens ?


Peut-on connaître autrement que par les sens ?


A question "ne peut-on connaître que par les sens ?" nous pourrions d'abord répondre que nos sens sont d'abord le moyen de rentrer en relation avec le monde extérieur, de la saisir, et donc de forger un monde intérieur. N'est-ce pas mes sens qui me permettent de voir la personne que j'aime, de la toucher, de la sentir? qui me permettent de goûter une saveur, d'apprécier une distance, de saisir une nuance de tristesse ou de joie? et la fatigue que j'éprouve n'est-elle pas une information de mes sens qui me somme de me reposer, et la souffrance physique ? la douleur n'est-elle pas encore une information de mes sens ? et le plaisir ? On le voit les sens semblent accompagner chaque état de mon corps, la transformation en une opération intellectuelle, en une pensée, serait alors la création d'une connaissance qui se nourrirait de cette parole du corps. Mais ne peut-on imaginer une faculté intellectuelle qui, au contraire, informerait le corps ? qui ne prendrait pas la suite des sens mais en les précédant deviendrait la vraie mesure des sens ? Cette inversion pourrait se justifier par la nature même des informations du corps, la subjectivité peut-elle conduire à une connaissance qui aurait une vocation universelle ? Ne peut-on penser que les erreurs des sens sont déjà la limite de l'expérience possible qui fournissent un savoir empirique et certainement pas une connaissance certaine. 
Nous poserons en un premier moment que toute connaissance provient du corps, qu'il serait insensé de vouloir penser sans lui, le cerveau lui-même n'étant rien d'autre que le résultat de nos sens. Vouloir isoler le mécanisme psychique de création de l'idée ne peut s'extraire de la gangue du corps qui est ici sa matrice. Pourtant opposer sens et connaissance n'est peut-être pas vain.
La confrontation des sens à la connaissance n'est peut-être donc pas si inutile, l'histoire même de la pensée nous montre que ce qui pouvait sembler premier peut-être second : d'abord nous connaissons et seulement ensuite nous percevons. Si Être c'est bien percevoir, percevoir n'est pas savoir.  Mais n'est-ce pas une entreprise folle que de vouloir séparer ce qui ne peut l'être ? Lorsque je joue au tennis tout mon corps semble intelligence, peut-on même en connaître les limites, qui sait ce que peux un corps ?



Plan détaillé

1 / la connaissance provient des sens

a) Il y a un rapport immédiat des sens à la connaissance, nous apprenons par nos sens qui viennent informer nos perceptions. Ex de l'aveugle né et de l'abaissement de la cataracte produit pour la première fois au XVIIIe.
b) ainsi l'extension même du plaisir et du déplaisir donne le Bien et le Mal, n'est-ce pas la traduction de nos sens qui permet d'atteindre la morale ? Il y a une première approche des sens qui est celle de la connaissance externe, puis de nos propres sensations et émotions. Le sentiment est la forme que prend le corps lorsqu'il devient esprit.
c)  la méthode expérimentale est ce moment où le fait crucial porte avec lui l'information théorique, l'observation permet d'atteindre la pensée. C'est ici le fait qui est premier donc les sens.

2 / seule la pensée peut saisir le monde et elle-même comme objet de sensation. C'est l'esprit qui porte la connaissance.

a ) la méthode expérimentale est déductive et non inductive, seul Claude Bernard peut lire les signes des sens, l'observation ne vaut que pour un savoir qui peut analyser le fait.
b ) nous retrouvons ici la pensée de Descartes, expérience de la cire. la certitude de l'existence provient de la pensée elle-même, le cogito est le premier principe de la philosophie
c ) nous pouvons savoir d'abord dans un ciel des Idées (Platon). C'est l'esprit qui informe la matière, le concept de lit est premier par rapport au lit matériel.

3 / le corps est intelligence, l'intelligence est corps

a ) lorsqu'on demanda au mathématicien Cavailles pourquoi il ralliait la résistance il répondit "parce que je ne pouvais pas faire autrement", signifiant que cela s'imposait à lui. Est-ce une absence de réflexion où ne devons nous pas penser au contraire que ce que nous sommes apparaît justement par nos sens, en dehors d'une réflexion consciente, du moins sans que la réflexion n'est besoin d'apparaitre comme telle. Lorsque cet homme se jette du haut d'un pont pour en sauver un autre au risque de sa propre vie s'il réfléchissait à son action il serait déjà trop tard.
b ) exister sans sentir, d'abord sous la forme des passions que Descartes reconnaît comme fondamentales. (Traite des passions). Spinoza s'interroge ainsi sur le pouvoir du corps : nos sens portent avec eux un pouvoir qui dépasse notre possibilité de réflexion
c ) "l'amour, la joie, la colère sont les passions qui arrachent aux hommes leurs premières voix" Rousseau donne aux passions le premier rôle dans l'apparition du langage c'est-à-dire de l'intelligence elle-même. Dire c'est sentir, tout notre corps est intelligence.


dimanche 6 janvier 2013

L'injustice est-elle naturelle ? Correction STG / Question


 L'injustice est-elle naturelle ?

A la question "l'injustice est-elle naturelle?" nous répondrions dans un premier moment que c'est dans la nature elle même que l'injustice puise sa force. Puis nous comprendrons que tout l'effort de la société est de produire une justice qui n'existe ni dans la nature ni dans la société sans un effort des hommes pour sortir de la violence qui les habite. 

C'est d'abord dans la nature que nous trouvons l'injustice, cette "loi du plus fort" qui résonne dans le sens commun comme un dictat de la nature. La violence serait d'abord dans le cadre de la sélection naturelle, de cette nature qui sélectionne les plus forts pour permettre à l'espèce de survivre. Mais c'est peut-être alors une erreur de parler d'injustice. Nulle injustice lorsque le lion mange l'antilope, juste l'activation de la nature du lion, de son instinct qui n'engage pas sa liberté ou un autre choix possible. Car le juste et l'injuste suppose une mesure interne, une boussole permettant d'apprécier la bonté ou la malignité de l'action. Cette mesure se nomme la conscience morale et ne peut se trouver dans la
 nature sans une intelligence qui l'accompagne. La nature en ce sens est un concept régulateur dans lequel nous plaçons ce que nous ambitionnons pour elle. Ainsi la monarchie parle d'une loi naturelle imposée par la nature, celle de la force. Il y aurait un impératif de puissance que la nature imposerait à l'homme, si "certains sont nés pour dominer" d'autres certainement ne peuvent qu'obéir (Aristote). Cette conclusion impose le mode d'un gouvernement tyrannique ou la souveraineté ne peut se trouver du côté du peuple. 

Il ne se trouve ni juste ni injuste dans la nature, la cruauté est dans les hommes et seulement en eux, il n'y a pas de plus formidable danger que l'homme disait Hésiode, manifestant ainsi que si nous sommes les seuls à connaître la valeur de notre actions, nous sommes aussi la seule espèce capable de se détruire elle-même. Car la guerre n'est pas un état de la nature mais de la société. Le

pire côtoyant chez nous le meilleur. C'est parce que nous connaissons le Mal que nous pouvons énoncer le Bien : de cette connaissance provient certainement notre spécificité. La société est l'effort de domestication
des pulsions, il s'agit de modifier la pulsion de la destruction vers la construction. Modifier la pulsion qui d'abord trouve sa source dans la pulsion sexuelle pour l'employer du côté de l'amour et de la connaissance. Trouver une satisfaction collective à ce qui s'annonce du côté de l'égoïsme et de la haine de l'autre. Cet effort colossal est celui de l'édification de la civilisation qui transforme le plaisir et le déplaisir en bien et mal et qui fait donc avec des éléments physiques des valeurs psychiques ou morales.Il ne faut pas confondre injustice et inégalités : alors que l'inégalité est possible naturellement dans le rapport des aptitudes ou des dispositions physiques nous ne trouvons pas d'injustice qui suppose la connaissance du juste et sa négation. La volonté d'égalité des hommes provient justement d'une amplification de la justice comme mesure au champ du social. La justice pour Aristote se dédouble alors : une justice commutative où nous devons tous avoir la même chose et une justice distributive où chacun peut recevoir selon ses mérites. Et dans ce dernier cadre la justice réside justement dans l'affirmation d'une inégalité qui permet une appréciation de chacun selon son action.

Peut-être devrons nous conclure que ce n'est pas l'injustice qui n'existe pas dans la nature mais le concept de Nature lui-même qui est utilisé sans un véritable fond ou support. Celui-ci s'adapte sans cesse aux besoins des hommes, il représente certainement une mystification dont nous ne mesurons pas assez la force, le paradoxe étant que la nature ainsi crée vient valider ou invalider une façon de concevoir qui pourtant la précède.

Rédaction de l'introduction / commentaire -/ Merleau-Ponty



Introduction :



Le texte qui nous est proposé à l’étude est extrait du langage indirect et les voix du silence écrit par Merleau-Ponty au milieu du XXème siècle. L’idée générale du texte est dans la détermination même du langage (langage=langue+sujets parlants) qui n’est pas cette correspondance du signe au sens que la linguistique expose mais au contraire un des dispositifs indirects qui n’atteint pas une réalité interne au langage mais qui exprime une incomplétude par des phénomènes d’évitement ici le silence par exemple. L’enjeu réside alors dans le rapport de l’individu au monde par le biais du langage, le langage n’est pas plein il n’est pas un système, il est lui-même un phénomène qui permet un rapport aux choses comme un rapport à soi-même. Ici Merleau-Ponty désenclave le langage en le faisant accéder à une interaction entre l’individu et le monde et du monde à l’individu. Pour ce faire, l’auteur procède en 2 moments. Premièrement (1 à 8) Merleau-Ponty définit ce qu’est le langage en exprimant sa fonction indirecte ou allusive et en plaçant la langue dans une surface qui comprend les sous-entendus. Puis (9 à la fin) il rejette l’affirmation qu’une langue est supérieure à une autre, une langue maternelle n’est pas pour autant matricielle, enfin une langue englobe toutes les formes d’expressions et ne s’arrête pas à la nomination.

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 Phénoménologie : -contre la profondeur de l’être 
1: conception classique
-Langage=Individu et monde
Monde à Individu
: Linguistique (Saussure)
-Rapport interne des signes
Individu=signifié/signifiant
3: Merleau-Ponty
-Rétablissement du rapport des signes
Individu au monde
-PHENOMENOLINGUISTIQUE