Théories et expériences
Problématique : N’apprend-t-on jamais que par
expériences ?
Introduction : A la question, le sens commun
répondrait que c’est l’expérience qui permet de comprendre ce que nous vivons
ainsi le petit enfant appréhende intuitivement et émotionnellement le monde
sans une histoire ou conscience qui viendrait unifier ses perceptions et on
insiste lentement en lui à l’éveil d’une expérience qu’on peut assimiler à une
forme de raison et de responsabilité. Mais bien sur cette évolution a lieu que
parce que d’autres hommes l’entourent et le guident. Il y a donc une influence
de la société et de ses membres de l’expérience sur l’enfant, ici les
différences culturelles modifient les statuts de l’expérience. En Afrique
subsaharienne, lorsqu’un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui disparait
posant ainsi le statut de l’âge et de l’expérience. Nos vieillards en occident
sont relégués de la vie sociale et de la société dans les maisons de retraites.
Mais si l’expérience a un sens dans nos existences individuelles la question
posée renvoie à un horizon plus large, cela signifierait que c’est une autre
expérience qui guide notre expérience. Qu’en est-il alors de la théorie ?
I-L’horizon conceptuelle
a-La naissance de la philosophie comme l’origine de la
séparation de l’âme et de l’esprit, de la théorie et de l’expérience
Au 3ème
siècle avant J-C, Platon met en place par écrit l’enseignement de Socrate
dispensé uniquement à l’oral. C’est là l’origine de la philosophie. Son
contexte historique est celui des guerres du Péloponnèse. Le déchirement des
cités a produit des systèmes politiques qui s’écartent de la définition de la
démocratie tel Solon la décrit au 7ème siècle avant J-C. L’allégorie
de la caverne telle que Platon l’a décrit dans la République (livre 7
p.60). Dans cette allégorie Platon met en scène l’existence humaine sous la
forme de prisonniers attachés à des poteaux et prenant des ombres pour la
réalité. La philosophie étant précisément l’instrument de libération il décille
les hommes de façon à atteindre la vérité. Il y a donc à travers l’allégorie
l’opposition physique du haut et du bas mais aussi l’opposition métaphysique de
la vérité et de l’illusion pensée aussi comme une erreur. Chez Platon il
ya une priorité de l’invisible au visible, l’invisible est la cause du visible.
C’est donc vers lui qu’il faut retourner. Pour Platon, il y a un ordre de
cosmos qui est celui des idées et pour construire la cité des hommes il faut
être rivé sur les étoiles. Il faut donc pour Platon mourir au corps pour naître
aux idées, il faut se débarrasser des fonctions appétitives et naturelles. Le corps est le bourbier, son sépulcre,
l’apologie de Socrate montre à travers la mort de Socrate de Platon. En même
temps que séparé l’âme et le corps sont liés. Socrate est condamné à mort pour empiéter
accusé de corrompre la jeunesse. En effet, il dénonce les faux dieux au profit
d’une religion du cosmos (Plotin) dans les ennéades en tendant le doigt vers
les cieux dira : « La haut est ma
patrie ». On lui propose de s’enfuir, il refuse car mourir sous une
mauvaise loi vaut mieux que mourir sans loi, il boit donc l’acigut. Autour de
lui Criton et Phédon se lamentent Socrate leur dit d’arrêter de pleurer, la
mort n’est rien pour lui. Pourtant au dernier moment un tressaillement agite
Socrate, c’est dû à l’amertume du poison ou de quitter la mort sans savoir si
la mort est habitée.
b-La méthode expérimentale
En fait, la position Platonicienne va
irriguer toute la construction de l’occident y compris la conception de la
connaissance scientifique. D’où provient la connaissance ? Pour Platon la
connaissance vient de l’idée. L’objet physique n’étant qu’un mode, une chute de
l’idée, une incantation particulière d’un tout donc une déperdition que fait la
matière ne permet pas par elle-même l’accès à la vérité. « La vérité est
ailleurs » donc comprendre la source de la connaissance
scientifique. On parle de deux façons protagonistes de connaître :
l’induction et la déduction. L’induction est le passage du particulier au
général et la déduction c’est l’inverse. C’est l’opposition de l’idéalisme au
matérialisme, l’idéalisme étant le fait que l’idée est première à la matière et
le matérialisme étant le fait que la matière est première à l’idée. Il y aura
une tentative de conciliation de ces deux idées à travers une méthode expérimentale de Claude BERNARD.
La méthode expérimentale pose qu'il existe un fait crucial porteur d'informations théoriques qu'il faut savoir décrypter. Cette observation permet d'émettre une hypothèse puis de la confronter à nouveau à l'expérience. Ce jeu de d'aller - retour permettant d'obtenir une vérification expérimentale qui construit la loi scientifique.
Loi scientifique=théorie+fait
Ici la méthode de C. Bernard semble
poser une priorité expérimentale, autrement le fait serait à lui seul
révélateur d’une théorie générale, en un sens ici il faudrait savoir lire (lire dans livre de la
nature) l’expérience qui est entièrement informé théoriquement mais
cette information ne dépend pas l’objet que de l’observateur. C’est C. Bernard
qui fait parler l’objet de son information, il faut toute la connaissance du
biologiste pour déterminer que la situation du lapin est anormale et que
simultanément qu’il se retrouve dans un état organique autre que celle de son
espèce. En fait derrière cette apparente induction se dissimule une déduction
qui est le fait du scientifique, ce n’est pas l’objet qui parle mais le
scientifique qui le fait parler, ici toute la qualité du scientifique qui le
fait parler : C. Bernard a prouvé que la grande distinction entre animaux
et végétaux est infondée. Cette distinction est basée sur la production de
sucre entièrement du côté des végétaux. Le foie serait un organe du stockage du
sucre, une expérience le prouvait. Or C. Bernard prouve que le foie produit du
sucre, la différence entre animaux et végétaux est annulée, encore une fois on
peut penser qu’il s’agit d’un fait inductif lié à une observation mais pourtant
c’est tout le génie qui est à l’œuvre mais on fait parler la nature. Bachelard
dira « le laboratoire crie plus fort que la nature ».
c-La phénoménotechnique
Bachelard veut dire ainsi que ce
n’est pas la nature qui dicte ses lois mais la pensée qui injecte dans la
nature ses propres déterminations. Le laboratoire impose dans ses lois, nous
sommes du côté d’une déduction radicale, on peut prendre l’exemple de la loi de
la chute des corps : en automne, lorsque la feuille se détache de l’arbre
elle s’envole et semble jamais vouloir atterrir. Est-ce donc un démenti de la
loi de la chute des corps. En fait, la loi de la chute des corps ne peut être
mise à jour du tube à vide de Newton capable de produire un vide d’air. En
effet, pour la feuille il faut supprimer sa forme étale, la résistance de
l’air, le vent. C’est donc dans le tube à vide un objet idéal tombant dans un
environnement idéal. Pour Bachelard, la loi est indépendante de l’expérience
elle est directement un produit de la pensée, ce n’est pas seulement dans les
faits. C’est plutôt qu’elle ne s’applique jamais. La loi est une somme
théorique qui rassemble tous les éléments de l’expérience, si elle ne
s’implique à aucun cas particulier c’est justement qu’elle doit s’appliquer à
tous. Les conditions de l’expérimentation ont été profondément modifiées,
l’astrolabe électronique ne transmet plus d’images mais des données chiffrées
qui font immédiatement l’objet de traitements informatiques. De même, le
microscope est capable d’atteindre des formes plus petites que l’atome. A
nouveau, ce sont des données mathématiques qui apparaissent, ici on comprend
ainsi le statut instrumental des mathématiques, il ne s’agit pas d’atteindre la
vérité. Les mathématiques se neutralise comme science exacte, on les nomme
désormais science hypothético-déductive. Les mathématiques fonctionnent par hypothèse,
il ne s’agit de postulats qui ne sont pas des vérités. Or Bachelard pose ainsi
qu’il y a des obstacles à la pensée scientifique le premier étant l’obstacle de
la connaissance générale où les sciences sont vues comme une découverte
instantanée. Newton recevant une pomme sur la tête, Einstein manquant de tomber
d’un trainway suffirait à la loi de la chute des corps et la gravitation
universelle. Nous sommes ici face à une humanité ahurie où les découvertes
surgiraient d’elles-mêmes à une occasion d’un événement fortuit. On retrouve
ici une critique qui s’adresse à la méthode expérimentale, le fait crucial de
C. Bernard suppose une observation théorique. La différence étant que nous
sommes ici dans la connaissance théorique d(observateur qui est capable
d’analyser une situation expérimentale. Bachelard pose ainsi qu’il faut
produire une compréhension de la matière dirigée par la pensée. La distinction
entre la matière et l’esprit devant l’idée de phénomène. Un phénomène n’étant
rien d’autre qu’un mixte entre théorie et fait, partout où notre regard se
porte on trouve la trace de l’esprit. Tout autour de moi, il y a la
matérialisation de la pensée comme par exemple le double décimètre. On peut
penser qu’il s’agit d’un simple morceau de plastique mais il s’agit de deux
mille ans d’évolution mathématique. Toutes les choses autour de nous sont
techniques par essence et même celle que je détermine comme naturelles sont des
dispositifs complexes. La forêt est contrôlée par l’office des forêts qui fait
des coupes… Nous sommes donc dans un cadrage technique généralisé.
Livre p.388
La phénoménotechnique est ce moment
où l’esprit et la matière s’unissent dans une incorporation mutuelle qui
reflète l’état des sociétés occidentales avancées. On se souvient de la
formule « le 20ème
siècle sera religieux ou le sera pas nous pourrions poser que le 21ème
siècle sera technique ou ne le sera pas ». Nous sommes à l’aube
d’une révolution majeure, nous entrons dans une société postindustrielle par le
biais du numérique et du nano technologique, alors que longtemps nous avons
pensé une priorité de la pensée sur la matière, nous réhabilitons la notion de
chair de cette intégration de la pensée dans un corps ou un corps qui fait
pensée.
Livre p.390 texte de Ryle
Ryle pose que la comparaison de
l’esprit à la matière produit une analogie (qui est une comparaison à deux
termes) ici la matière et la machine, là l’antimatière et l’anti-machine. De
cela découle par Ryle que les termes utilisés s’ils viennent en comparaison
reprennent les mêmes mécaniques. Les rouages, les poids et contrepoids, les
mesures ne sont pas réels pourtant c’est du même objet qui l’est question, le
vocabulaire est porté du côté de l’esprit et il est censé rendre compte de
rouages invisibles. Ici les mots sont conservés et mis à disposition d’une
structure non perçue. Il en demeure pas moins que nous sommes face à une
incompréhension du phénomène de la pensée qui ne peut pas se traduire avec
d’autres espaces physiques ou autres, de surface intérieur et extérieur. Ryle
peut conclure que l’esprit n’est pas un fantôme attelé à une machine mais une « machine fantomatique ».
Ce cours extrait d'un fichier élève.
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