CORRECTION
La loi
est-elle un obstacle à la liberté ?
Introduction :
A la
question « la loi est-elle un obstacle à la liberté » nous serions
d’abord tentés de répondre que la liberté ne peut se définir que comme le fait
de n’être soumis à rien d’autre que sa propre volonté. En ce sens[.1] la loi est bien un frein sinon un
obstacle à la liberté puisqu’à ma volonté. Ainsi la loi comme ce qui s’impose à
tous est d’abord un empêchement d’agir pour chacun. Cependant dans le cadre d’une vie en société il y a
nécessairement des règles qui doivent s’imposer afin de rendre l’existence
ensemble possible. Accepter la présence de la loi c’est peut-être alors fonder
une liberté réelle, qui prend en compte des limites à la volonté individuelle,
la liberté totale étant valable pour tous elle rend aussi incertaine ma
sécurité et plus loin mon existence. Car vouloir agir sans borne suppose
qu’autrui le puisse aussi.
Nous verrons dans un premier temps[.2] que l’exercice de la liberté est celui de ma volonté, la loi agit comme une borne qui empêche le développement de ma puissance d’agir. Mais il nous faudra reconnaître que la loi est aussi le meilleur moyen pour garantir à tous l’effectuation d’une liberté réelle qui comprend une forme de sécurité. Cette sécurité apportée par la loi est alors le premier moment du développement de soi, la loi n’est plus un obstacle elle est au contraire le moyen de ma liberté. La liberté se comprenant seulement par une intériorisation de la loi qui est en moi la présence de la reconnaissance d’autrui.
Plan détaillé :
Nous verrons dans un premier temps[.2] que l’exercice de la liberté est celui de ma volonté, la loi agit comme une borne qui empêche le développement de ma puissance d’agir. Mais il nous faudra reconnaître que la loi est aussi le meilleur moyen pour garantir à tous l’effectuation d’une liberté réelle qui comprend une forme de sécurité. Cette sécurité apportée par la loi est alors le premier moment du développement de soi, la loi n’est plus un obstacle elle est au contraire le moyen de ma liberté. La liberté se comprenant seulement par une intériorisation de la loi qui est en moi la présence de la reconnaissance d’autrui.
Plan détaillé :
1 / La loi est une limite à ma liberté, être
libre = agir seulement par soi-même.
A La liberté
est un fait d’expérience, la liberté totale est ce moment où je décide
entièrement de mes propres orientations, chacun de mes choix est un fait de ma
conscience. Mais cet état est aussi celui du débordement des désirs, être libre
= faire seulement ce que je veux.. mais on peut s’interroger ici sur la valeur
de ce moi qui n’accorde aucune place à autrui ? En fait l’affirmation de
la liberté permet aussi de rejeter la « mauvaise loi », cad
l’obéissance aveugle à une loi qui est injuste.
B Il y a donc[.3] deux façons de considérer la loi
comme un obstacle : 1° parce que j’affirme la toute puissance de ma
volonté en dehors d’une organisation sociétale. Nous sommes ici dans une forme
d’état de nature ou le terme de liberté lui-même pose problème car la
conscience individuelle dans ce cadre est absente. 2° parce que la liberté peut
se trouver dans le rejet de la loi, refuser une loi injuste ou une limitation
des libertés publiques étant alors le gage de la liberté. Mais ici il y a une
torsion du sens de la loi qui devient
l’arme d’une puissance individuelle ou d’un système.
C En ce sens
l’idéal de la volonté c’est l’autonomie (auto – nomos) être guidé seulement par
sa propre loi. C’est l’extériorité de la loi qui est un frein à la liberté, son
intériorisation permet au contraire d’être son propre maître. Dans chacun des 2 cas il y a une erreur de
raisonnement 1° la liberté n’est pas présente dans « l’état de
nature » ni non plus le bien et le mal, nous sommes en deçà d’une décision
libre car l’homme en cet état est du côté de l’animal, il agit spontanément
sans une réflexion la validant 2° c’est la nature même de la loi qui est
tordue, elle devient un instrument de puissance et non plus d’égalité et
d’universalité.
2/ la loi est aussi le meilleur moyen pour
garantir à tous l’effectuation d’une liberté réelle qui comprend une forme de
sécurité. Cette sécurité apportée par la loi est alors le premier moment du
développement de soi, la loi n’est plus un obstacle elle est au contraire le
moyen de ma liberté
A il
faut encore revenir sur le statut de la loi, elle est ce qui à partir d’une
expérience individuelle ou locale prend une forme universalisable, la loi prend
donc la forme de l’universel et par extension elle s’applique à tous et à tout.
Mais alors que dans le champ des sciences « dures » la loi ne pose
apparemment pas de problème, la chute des corps est un phénomène que chacun
peut expérimenter et valider par sa propre expérience, il en va autrement dans
le domaine politique où la loi ne peut-être que le fruit d’un accord provisoire
et incertain. C’est aussi la différence Thesmos Nomos pour les grecs ou la loi
des dieux domine celle des hommes. Mais en plaçant du côté des dieux des lois
c’est l’univers entier qui est borné par les lois, il ne peut plus s’agir de
vouloir y échapper ce qu’il faut c’est les accepter (thesmos) ou les comprendre
(nomos)
B l’imperfection
des lois humaines[.4] vaut mieux que le chaos de l’état de
nature. Hobbes pose ainsi que le pacte d’association qui sera appelé pacte de
soumission par Rousseau est le seul moyen pour quitter l’insécurité radicale et
de rentrer dans un cadre qui assure d’abord à chacun sa propre survie. Pour
cela la loi peut-être d’abord injuste ou tyrannique car elle se cristallise en
une seule main (le tyran) qui doit assurer la sécurité de tous. Un mécanisme de
désobéissance est possible si le tyran
ne parvient pas à assurer cette sécurité. Puis l’utilité se fait jour et vient
modifier l’appréhension de la loi comme des formes de gouvernements.
C La dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel est ce moment de retournement exemplaire où le droit se trouve toujours déjà du côté de l’esclave alors que le maître est seulement une bête. (il faut ici développer et exposer complètement son mécanisme sans oublier la question posée). Il faut prendre soin de ne pas confondre indépendance et autonomie.
C La dialectique du maître et de l’esclave chez Hegel est ce moment de retournement exemplaire où le droit se trouve toujours déjà du côté de l’esclave alors que le maître est seulement une bête. (il faut ici développer et exposer complètement son mécanisme sans oublier la question posée). Il faut prendre soin de ne pas confondre indépendance et autonomie.
3/ Cette sécurité apportée par la loi est
alors le premier moment du développement de soi, la loi n’est plus un obstacle
elle est au contraire le moyen de ma liberté. La liberté se comprenant
seulement par une intériorisation de la loi qui est en moi la présence de la
reconnaissance d’autrui.
A La liberté ne peut plus se comprendre ne dehors de la loi, sinon nous sommes du côté « de la bête blonde qui soudain tue, pille, viole » Nietzsche. Il faut comprendre la loi comme la chance de la liberté car elle lui donne un cadre et un champ qui n’est plus celui de la personne individuelle mais du groupe et plus loin de l’universel. Ici on peut dire que la liberté ne se mesure pas à ma seule activité et conscience mais au contraire dans un regard vers autrui qui me renseigne sur ma propre liberté. C’est seulement si autrui est libre que je peux l’être. Autrui est la condition de ma liberté et son occasion.
A La liberté ne peut plus se comprendre ne dehors de la loi, sinon nous sommes du côté « de la bête blonde qui soudain tue, pille, viole » Nietzsche. Il faut comprendre la loi comme la chance de la liberté car elle lui donne un cadre et un champ qui n’est plus celui de la personne individuelle mais du groupe et plus loin de l’universel. Ici on peut dire que la liberté ne se mesure pas à ma seule activité et conscience mais au contraire dans un regard vers autrui qui me renseigne sur ma propre liberté. C’est seulement si autrui est libre que je peux l’être. Autrui est la condition de ma liberté et son occasion.
B Antigone
est libre car la loi des dieux se fond avec sa propre volonté. Il ne s’agit pas
de défaire l’individu mais de penser une liberté collective comme condition de
possibilité de la liberté individuelle. C’est le drame des personnes emportées
par l’histoire, lorsque la situation collective est trop forte l’individu ne
peut plus que tisser sa liberté dans un cadre historique qui le dépasse. Cette
sécurité apportée par la loi est alors le premier moment du développement de
soi, la loi n’est plus un obstacle elle est au contraire le moyen de ma
liberté. La liberté se comprenant seulement par une intériorisation de la loi
qui est en moi la présence de la reconnaissance d’autrui. Etre jeune en 1939
engage une autre réalité et d’autres choix qu’aujourd’hui. Sartre disait que
cette période était justement celle de la plus grande liberté car le choix
devient alors crucial – et il ne s’agit pas de choisir entre la loi et son absence
mais entre l’humanité et son absence.
C La
loi est le moyen de ma liberté lorsqu’elle promeut l’homme partout où il se
trouve. Vercors met en avant cette profonde humanité de la liberté qui est
aussi une promesse de bonheur, reconnaître en chacun l’humanité tout entière et
non pas penser que l’humanité peut exclure d’elle-même la plus grande partie du
genre humain. Lorsqu’un enfant souffre par la volonté des hommes c’est en un
sens l’humanité qui est détruite, et la liberté n’est plus que le nom donné à
cette volonté de rétablir sans cesse la loi des justes, de ceux qui pensent que
seule la loi peut nous prémunir contre les maîtres en ayant toujours cette
vigilance face à ce qui s’’énonce comme libérateur.
conclusion[.5] :
conclusion[.5] :
La liberté
n’est pas l’ennemie de la loi, il y a finalement une forme de transitivité de
la loi et de la liberté dans le cadre des sociétés démocratiques. C’est d’une
décision des hommes que dépend la définition de la loi et son champ
d’application, on évoque souvent les droits de l’homme comme le moment
inaugural d’une liberté pour tous et chacun mais il s’agit bien d’une forme juridique
qui se forme par des articles et des lois. Exemple de l’accord parfait entre la
culture des hommes et la nature des sentiments.
[.2]La
mise en place du plan est rigoureuse, il faut préciser l’angle d’attaque de la
question et montrer la cohérence d’un propos qui est chainé.
[.3]Nous
choisissons cet angle d’attaque mais nous pourrions partir dans la direction
d’une opposition liberté absolue (dans cette partie 1) puis de la liberté
déterminée en montrant que la liberté déterminée suppose la reconnaissance
implicite de la loi comme ce qui permet d’atteindre une fin par un principe
d’action mécanique : une cause engage un effet et seul. Dans ce cas la
liberté est la reconnaissance de la loi et son moyen d’effectuation.
[.4]Il
y a un moment d’interrogation sur le statut de la loi qui correspond aussi à
une exploration de la loi dans le domaine scientifique et non plus seulement
politique.
[.5]Une
brève conclusion permet de récapituler les acquis et d’ouvrir vers un pan non
encore traité, une fenêtre.
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