La religion :
La religion s’extirpe d’abord de la gangue de la
magie :
La magie est la volonté d’agi sur la nature par des moyens
psychologiques, le monde est constitué par des forces que l’on peut dompter et
diriger par des paroles. C’est ici la stratégie de l’animisme car « le
monde est plein d’âmes ». S’emparer du symbole c’est atteindre la
chose : le nom secret de Rome est conservé jalousement car celui qui le
possède conquiert la ville,
La sorcellerie se lie à l’idée qu’il existe des forces
cachées dans la nature, inconnues du profane.
Malgré ses multiples échecs elle demeure jusqu’aujourd’hui – elle porte avec tant d’espoirs et de désirs, la vie et la mort, qu’elle demeure protégée du discrédit. Elle ignore les lois de la nature mais toute la culture humaine s’enracine pourtant en elle.
Malgré ses multiples échecs elle demeure jusqu’aujourd’hui – elle porte avec tant d’espoirs et de désirs, la vie et la mort, qu’elle demeure protégée du discrédit. Elle ignore les lois de la nature mais toute la culture humaine s’enracine pourtant en elle.
La magie est aussi la première affirmation de la puissance
de l’homme. La magie est déjà une mystique
en cela qu’elle annonce un autre monde au-delà du monde visible. Il y a
affirmation d’un primat de l’invisible sur le visible, la magie place le
sorcier et ses disciples en communion avec la force qui anime la nature
entière. La magie engage un principe de sympathie : la croyance que
l’homme peut participer à ce monde.
En cela la magie annonce la religion…
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La religion dérive d’abord du latin
« religare » : le lien de l’homme au divin
« religere » :
le respect ou le soin qui s’oppose à « neglegere » négligence.
Il signifie : vouer un culte, ferveur passionnée. Il marque ainsi la séparation entre le sacré
et le profane.
Dans les deux cas la religion marque un sentiment de
profonde dépendance de l’homme – l’homme évolue au sein de forces qui le
dépassent infiniment et qui lui inspirent des sentiments mêlés d’effrois et
d’adoration.
Le prêtre est alors un pont entre profane et sacré – tout
comme le magicien qui bénéficiant d’un don accéderait à l’invisible.
Pourtant la religion est aussi le contraire de la magie –
cette dernière prétend emprisonner la nature et Dieu dans sa nasse, elle
prétend encore enchaîner le monde par ses sortilèges – au contraire la religion
est un acte de confiance en Dieu, l’homme religieux s’incline devant les
volontés de Dieu. Ici on distingue la prière de la religion à l’incantation
magique : la prière est acceptation (Tout ce qui arrive est adorable –
Teihard de Chardin) alors que l’incantation ou le sortilège sont des
commandements portés vers la nature. Le sorcier est un technicien qui commande
et ordonne alors que le prêtre se soumet.
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