Philosophie

Mise à disposition d'un matériel permettant de travailler les cours de philosophie.

jeudi 3 octobre 2013

Préparation du sujet / Le temps est-il la forme de mon impuissance ?

Le temps est-il la forme de mon impuissance ?


présentation

Le temps serait mon pire ennemi puisqu'il englouti ma vie sans retour possible. Je suis dans un éternel présent où les choses disparaissent déjà alors que le futur est encore incertain. Sur cette photographie les 2 tours de New York sont présentes, les gens dedans travaillent et vivent... aujourd'hui, après le 11 septembre ces tours n'existent plus, elles se sont écroulés sous les bombes et ont englouti en même temps que la vie une partie du rêve américain. Le temps est ce monstre qui absorbe les choses, qui place la nostalgie au coeur de nos vies, les regrets et l'inachèvement. Faut-il poser que le temps prend la forme de mon impuissance ? Qu'il est seulement ce par quoi je me connais promis à la mort ? La première des transformations serait dans ce glissement du temps dans l'idée de forme, qu'est-ce qu'une forme sinon une enveloppe, un habit, un espace ? Mais n'est-ce pas dans cette transformation du temps en espace, dans cette parure qui lui est faite et qui implique que nous puissions enfin le saisir, le voir, que nous pouvons trouver une source non d'impuissance mais de puissance. Être capable de comprendre le temps dans une ligne, dans un point, en faire seulement une mécanique rythmée par notre activité. L'horloge est la marque d'une puissance et d'un projet : celui d'une humanité qui se dirige vers les techniques et la maîtrise de la nature extérieure. Celle intérieure demeurant plus incertaine, les angoisses, les peurs, les désirs, les passions demeurent dans le temps ce qui me permet de me saisir comme proprement humain en même temps qu'animal. Le projet de maitrise du temps se heurte parfois à ce monstre qui est caché en nous et qui nous dévore : l'envie. Le remord, la nostalgie, le repentir sont autant de formes de mon impuissance, tous sont liés à la mémoire qui est la seule ancre me permettant de rapporter mes propres changements à celui que je suis, l'identité provient de cette ombre qu'est la mémoire. Toujours oubli en même temps que rappel. Car le temps est aussi une promesse, un serment qui est fait, qui peut-être parfois trahi, mais qui implique un pari sur le temps... un devenir auquel je participerai. Le temps est informe, impalpable, il est lié d'une manière indéfectible à la liberté, au fait que je jette par mon action un acte qui est sans exemple. Qui me représente et qui me fait éprouver une liberté qui tient à la fragilité même de mon existence. Les égyptiens pensaient un passeur sur les eaux du Styx, infatigable rameur qui relie les 2 rives de la vie et de la mort. Ils se trompaient car il n'existe qu'un bord, celui d'une vie pleine déjà de la mort, et qui la repousse sans cesse par l'amour, par la liberté, par le courage. 






dimanche 15 septembre 2013

Dissertation temps / langage

S1    T-L : Le temps est-il la forme de mon impuissance ?
S2    T-ES : Le langage ne fait-il que rassembler les hommes ? 
                                    




Conseils et biblio :



Pour le 1er sujet il s'agit de déterminer si le temps est l'obstacle principal à ma liberté. Alors que j'ai un pouvoir sur les choses, que je peux aussi agir sur autrui, je suis démuni face au temps qui inexorablement passe. Il faudra dans le sujet prendre garde à l'expression "la forme de". N'est-ce pas justement cette mise en "forme" du temps qui crée ce sentiment d'impuissance? La forme appartient au champ de la physique qui est celui justement de la puissance mais n'est-ce pas le "pliage" du temps sur la physique qui provoque un sentiment de désarroi - il existe un temps mathématique qui permet le calcul, la prévision, le retour : face à l'inexorable pourtant il s'efface, devant la mort mais aussi devant l'empire des sentiments et des passions.  Ce sont ces pistes qu'il faut d'abord explorer.

Biblio :

Bergson,  Essai sur les données immédiates de la conscience
Sartre, L'Être et le Néant
Pascal, Les pensées
Saint-Augustin, Les confessions
Kant, Critique de la raison pure, Esthétique transcendantale, § 1 à 6
Husserl, Méditations cartésiennes
Heidegger, Être et temps
Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception


Sujet 2

Il s'agit de comprendre le rôle joué par le langage dans la construction de la société. Est-il essentiellement facteur d'union entre les hommes ou au contraire engage t'il une division et une rupture? Est-il union autour d'une langue, et dans ce cas n'entraîne t'il pas l'incompréhension envers les autres langues et hommes? Le langage construit-il un sentiment d'appartenance à un groupe qui conduit paradoxalement à la discorde et à la désunion entre les hommes ? Le langage d'outil de communication peut-il se transformer en instrument de guerre? Quel est le poids des mots, peuvent-ils associer les hommes et à la fois les diviser ? Ex. de la tour de Babel qui devient le symbole d'une prolifération des langues pour briser la volonté de puissance des hommes : Dieu donne aux hommes les langues d'abord pour empêcher qu'ils ne s'associent et se rassemblent et ainsi menace son règne. 

Biblio :

Austin, Quand dire c'est faire.
Michel Foucault, Les mots et les choses
BenvénisteProblèmes de linguistique généraleBourdieu PierreLangage et pouvoir symbolique Ce que parler veut dire
CassirerEssai sur l'homme   et     Cassirer, La Philosophie des formes symboliques, Tome 1 : Le langage, Editions de Minuit.
Chomsky, Le langage et la pensée, Petite Bibliothèque Payot.
Jakobson, Essais de linguistique générale, 
Merleau-Ponty, Signes
MontaigneEssais
PlatonCratyle
RousseauEssai sur l'origine des languesSaussure, Cours de linguistique générale


Il s'agit d'un premier devoir où la connaissance technique du devoir n'est pas encore requise, il faut cependant prendre soin de traiter la question posée en lui donnant toute l'importance possible. Les termes supposent une analyse et il faut modifier l'angle de traitement en jouant sur les sens de la question et ses renversements. 

Vous trouverez par ailleurs une autre dissertation sur le temps et l'existence dans les archives du blog