Philosophie

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vendredi 1 novembre 2013

dissertation : le temps est-il la forme de mon impuissance ?


corrigé rapide : le temps est-il la forme de mon impuissance ?


L'analyse immédiate de la question indique que l'homme (moi) se trouverait "impuissant" donc démuni devant le temps. Le temps viendrait manifester la fragilité de la vie humaine et de la conscience, ce qui permettrait d'approcher de notre finitude par l'inexorabilité du temps qui passe. Mais ne peut-on penser au contraire le temps comme le lieu de l'exercice d'une puissance ? La forme prend ici la détermination d'une mise en place, du choix d'une construction qui engage l'homme du côté d'une domestication du temps qui correspond strictement à une prise de conscience de lui-même dans le temps.

Le temps forme de mon pouvoir :

L'homme du temps est aussi celui des projets. Rien ne peut s'accomplir sans une volonté consciente d'elle même, la conscience du temps est aussi la possibilité d'un travail sur le temps et soi-même. Pour Bergson le temps de la conscience est celui de la durée, de l'épaisseur même du plaisir ou de l'ennui, du désir où de la peur. Le temps est alors le témoin de ma perception, 1 heure d'ennui où 1 heure de plaisir n'ont pas la même durée, l'un est infini l'autre passe comme un instant.

Le temps forme de mon malheur

Le temps est aussi celui des malheurs, de ce qui s'arrache à moi : c'est le temps qui passe et jamais ne revient, c'est le moment de plaisir qui fugace est déjà souvenir et regret, la mélancolie est son contenu.

1 -  Le temps possède une forme, il est l'espace de notre action, le lieu de notre existence.

Il faudra développer ici l'idée d'une liaison entre le temps et la liberté. Le fait d'être "jeté au temps" impliquant que seule notre action est la marque de notre présence et de notre volonté.

2 - L'impuissance de l'homme n'est telle que par rapport au fantasme d'une puissance possible sur les choses, les êtres, la nature.

Le cadre de ce qu'est l'impuissance demeure à définir, par rapport à quoi et à qui ? Est-ce dire que seul le temps empêche notre hégémonie ? Le lieu de l'impuissance peut-être en dehors de ce tissu, dans l'abime des passions, des désirs, des frustrations... Le temps n'est plus alors que le témoin de d'une débâcle qui prend comme dimension le pan de l'existence elle-même.

3 - Le temps est informe, il est une production de notre conscience, le réceptacle d'une pensée qui se prend elle-même pour mesure.

Le temps n'existe pas en dehors d'une conscience qui le pense, peut le réfléchir et le qualifier.

dimanche 27 octobre 2013

corrigé texte de Bergson - Le Rire, III.


Texte de Bergson

Le texte de Bergson traite de la question du langage comme d'un filtre qui permet d'accéder au genre sans atteindre le particulier ou l'intime. En fait le langage cache la réalité existentielle de l'objet au profit de sa seule construction sociale. 

La fonction du mot étant de supprimer ce qui encombrerait la vision sociale que nous avons de l'objet, nous devons ne retenir que ce qui touche la partie commune de l'objet. La forme de l'objet est altérée par le langage mais plus en amont par le besoin lui même. Ce que nous nommons besoin étant précisément le fait de devoir accéder très rapidement à la surface de l'objet, de pouvoir communiquer et de nous entendre sur lui.

Le texte se construit en 3 parties :

Le premier moment pose que le rapport à l'objet est impossible à cause du langage
Le second pose que cette altération va jusqu'au sentiment lui même que l'on ne peut vérifier, l'intime étant le mouvant, le multiple alors que la communication suppose le simple, l'unique. C'est notre intimité même qui nous échappe ici
Troisième temps : Bergson propose une voie de sortie par l'art, devenir poète ou romancier c'est en un sens alors réhabiliter le langage. Une voix qui n'est pas celle de l'unité mais qui suppose tout de même la langue comme porteuse d'un monde.

Texte intéressant car d'ordinaire Bergson oppose le genre au particulier en posant que seule l'intimité prime. Il écrit ici la même chose avec cette nuance que l'intime lui même se dérobe et finalement nous échappe. Le dernier temps réhabilitant une langue capable d'apporter par les images une diversité qui autrement resterait pour nous inconnue.

Le texte met donc en avant une position particulière de l'objet qui est toujours au delà de la perception que nous en avons, il y a même une ébauche psychologique dans le fait que nous sommes pour nous même un inconnu - du moins que nos perceptions ne permettent pas d'approcher de la vérité de notre propre perception.