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samedi 24 novembre 2012

Exister est-ce se soustraire au temps ? Correction : plan détaillé



Exister est-ce se soustraire au temps ?


chute du mur de Berlin


1                    Exister c’est d’abord se soustraire au temps, comme conscience je le comprend et le dépasse

A                    Exister = être au monde, la spécificité de l’homme étant sa conscience d’être au monde, dans le monde mais comme conscience il englobe le mouvement du temps dans sa propre réflexion. S’il est la plus faible des créatures il est la seule à se connaître comme telle. L’homme se distingue du temps le comprenant et le désignant, il n’est pas comme de l’eau dans de l’eau, indistinct à son milieu mais au contraire il est le concepteur de sa propre existence et du cadre de son action.           
B                     Aussi exister c’est en reconnaissant le temps s’y soustraire, Dieu, la liberté, l’œuvre sont autant de moyens pour échapper au temps. L’éternité de l’esprit comme palliatif à l’éphémèrité du corps et à sa disparition. L’âme est le nom de cette soustraction, elle échappe au temps par une inversion fantastique : le corps est le bourbier du corps et la mort une délivrance qui inaugure un « non temps », une éternité qui est soustraction radicale à l’écoulement et à l’inéluctabilité et l’irréductibilité du mouvement temporel : on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve car l’eau change et je change.
C                     Pour moi il le temps n’existe que comme pensée, le seul temps que je puisse saisir c’est l’instant, je suis toujours à la « pointe » du temps, sur sa crête : passé et futur sont soit  engloutis soit absents. Le « présent est un pont jeté entre le passé et le futur » affirme Bergson qui pose ainsi un temps de la conscience qui n’est pas celui des mathématiques, une durée, une épaisseur qui construit avec le temps une pâte spécifiquement humaine

2                    Exister ce n’est pas se soustraire mais s’additionner au temps



A                    La conscience inaugure un temps proprement humain, celui de la saisie de l’existence dans le temps, avec lui… Intégrer le temps pour construire avec lui un présent. On retrouve cette addition dans le projet, dans l’intention, dans l’ambition… dans ce qui vient informer ce qui n’est pas encore par toute la force du désir et de la volonté. Que ce soit avec mon agenda ou dans le programme de développement de l’aérospatiale,  l’homme empiète déjà sur le futur, il le voit et s’y voit.
B                     L’histoire est le nom de cette addition, cette mémoire collective toute entièrement jetée dans le temps pour construire avec lui une unité, un lieu où l’homme se reconnaît et progresse. Vision fantastique d’un miroir ou chacune de nos actions s’inscrit pour projeter nos ambitions et nos intentions dans un cadre ou chacune s’additionne afin de fabriquer l’humanité.
C                     L’espoir et la crainte sont liés au temps, empiéter sur le futur, ressasser le passé. Fabriquer de la durée c’est comprendre selon notre condition l’environnement externe. Le temps fait-il parti de nous où est-il une condition a priori de notre perception ? 
 
3                    L’existence n’est pas une opération qui surviendrait dans le temps mais l’espace du    déploiement de ma sensibilité


A                     Le temps n’est pas une opération, il n’est pas le pur produit de mon intelligence mais la condition de toutes perceptions et de mon être dans le monde. Le monde est un lieu, un espace, celui de mon propre corps d’abord qui prend une forme dans un temps et une époque.
B                     Ici on croise la question de la liberté, que le temps soit hors de nous n’empêche pas le libre arbitre, au contraire c’est la responsabilité qui est mise en avant. Je suis responsable de mon engagement au cœur du temps, dans ce présent qui est tissé par toutes les actions et aussi les volontés.
C                     La question du temps est en fait celle de l’humanité, prose à la fois entre l’inexorable et le choix de sa volonté, et cela est vrai pour l’individu tout aussi bien que le groupe. Alors que nous sommes ici et maintenant les produits d’une culture, d’une histoire, d’une symbolique, l’affirmation de la liberté demeure pourtant toujours possible. Ce surgissement qui soulève les montagnes, écarte les eaux et affirme le pouvoir de la volonté sur ce qui sans cesse peut la détruire. L’œuvre est au fond la construction propre à l’homme, faire au-delà de soi, pour ses enfants, pour la paix, vouloir en créant affirmer notre présence… se transformer déjà en souvenir pour continuer d’agir.

OU

C                   L'amour est la forme la plus grande de la présence du temps, amour qui transforme le temps en posant l'éternité au centre de l'existence, au cœur même de la chair. Le peintre nous fais voir derrière le sourire de la "jeune fille à la perle" (Vermeer) l'archétype de la relation amoureuse. Cette légère pliure à la commissure des lèvres, ce regard qu'elle porte vers son spectateur et qui en même temps le transperce. L'existence est ce moment d'expression de la sensibilité où le corps impliqué dans le monde prend la forme de mon existence.


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