Exister est-ce se soustraire au temps ?
chute du mur de Berlin |
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Exister
c’est d’abord se soustraire au temps, comme conscience je le comprend et le
dépasse
A Exister
= être au monde, la spécificité de l’homme étant sa conscience d’être au monde,
dans le monde mais comme conscience il englobe le mouvement du temps dans sa
propre réflexion. S’il est la plus faible des créatures il est la seule à se
connaître comme telle. L’homme se distingue du temps le comprenant et le
désignant, il n’est pas comme de l’eau dans de l’eau, indistinct à son milieu
mais au contraire il est le concepteur de sa propre existence et du cadre de
son action.
B Aussi
exister c’est en reconnaissant le temps s’y soustraire, Dieu, la liberté,
l’œuvre sont autant de moyens pour échapper au temps. L’éternité de l’esprit
comme palliatif à l’éphémèrité du corps et à sa disparition. L’âme est le nom
de cette soustraction, elle échappe au temps par une inversion
fantastique : le corps est le bourbier du corps et la mort une délivrance
qui inaugure un « non temps », une éternité qui est soustraction
radicale à l’écoulement et à l’inéluctabilité et l’irréductibilité du
mouvement temporel : on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve
car l’eau change et je change.
C Pour
moi il le temps n’existe que comme pensée, le seul temps que je puisse saisir
c’est l’instant, je suis toujours à la « pointe » du temps, sur sa
crête : passé et futur sont soit
engloutis soit absents. Le « présent est un pont jeté entre le
passé et le futur » affirme Bergson qui pose ainsi un temps de la
conscience qui n’est pas celui des mathématiques, une durée, une épaisseur qui
construit avec le temps une pâte spécifiquement humaine
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Exister
ce n’est pas se soustraire mais s’additionner au temps
A La
conscience inaugure un temps proprement humain, celui de la saisie de
l’existence dans le temps, avec lui… Intégrer le temps pour construire avec lui
un présent. On retrouve cette addition dans le projet, dans l’intention, dans
l’ambition… dans ce qui vient informer ce qui n’est pas encore par toute la
force du désir et de la volonté. Que ce soit avec mon agenda ou dans le
programme de développement de l’aérospatiale, l’homme empiète déjà sur le futur, il le voit
et s’y voit.
B L’histoire
est le nom de cette addition, cette mémoire collective toute entièrement jetée
dans le temps pour construire avec lui une unité, un lieu où l’homme se
reconnaît et progresse. Vision fantastique d’un miroir ou chacune de nos
actions s’inscrit pour projeter nos ambitions et nos intentions dans un cadre
ou chacune s’additionne afin de fabriquer l’humanité.
C L’espoir
et la crainte sont liés au temps, empiéter sur le futur, ressasser le passé.
Fabriquer de la durée c’est comprendre selon notre condition l’environnement
externe. Le temps fait-il parti de nous où est-il une condition a priori de
notre perception ?
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L’existence
n’est pas une opération qui surviendrait dans le temps mais l’espace du déploiement de ma sensibilité
A Le temps n’est pas une
opération, il n’est pas le pur produit de mon intelligence mais la condition de
toutes perceptions et de mon être dans le monde. Le monde est un lieu, un
espace, celui de mon propre corps d’abord qui prend une forme dans un temps et
une époque.
B Ici
on croise la question de la liberté, que le temps soit hors de nous n’empêche
pas le libre arbitre, au contraire c’est la responsabilité qui est mise en avant.
Je suis responsable de mon engagement au cœur du temps, dans ce présent qui est
tissé par toutes les actions et aussi les volontés.
C La
question du temps est en fait celle de l’humanité, prose à la fois entre l’inexorable
et le choix de sa volonté, et cela est vrai pour l’individu tout aussi bien que
le groupe. Alors que nous sommes ici et maintenant les produits d’une culture,
d’une histoire, d’une symbolique, l’affirmation de la liberté demeure pourtant
toujours possible. Ce surgissement qui soulève les montagnes, écarte les eaux
et affirme le pouvoir de la volonté sur ce qui sans cesse peut la détruire. L’œuvre
est au fond la construction propre à l’homme, faire au-delà de soi, pour ses
enfants, pour la paix, vouloir en créant affirmer notre présence… se
transformer déjà en souvenir pour continuer d’agir.
OU
C L'amour est la forme la plus grande de la présence du temps, amour qui transforme le temps en posant l'éternité au centre de l'existence, au cœur même de la chair. Le peintre nous fais voir derrière le sourire de la "jeune fille à la perle" (Vermeer) l'archétype de la relation amoureuse. Cette légère pliure à la commissure des lèvres, ce regard qu'elle porte vers son spectateur et qui en même temps le transperce. L'existence est ce moment d'expression de la sensibilité où le corps impliqué dans le monde prend la forme de mon existence.
OU
C L'amour est la forme la plus grande de la présence du temps, amour qui transforme le temps en posant l'éternité au centre de l'existence, au cœur même de la chair. Le peintre nous fais voir derrière le sourire de la "jeune fille à la perle" (Vermeer) l'archétype de la relation amoureuse. Cette légère pliure à la commissure des lèvres, ce regard qu'elle porte vers son spectateur et qui en même temps le transperce. L'existence est ce moment d'expression de la sensibilité où le corps impliqué dans le monde prend la forme de mon existence.
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