Philosophie

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jeudi 20 décembre 2012

la liberté / rédigé par un élève à partir du cours



La Liberté



Problématique : Être libre, est-ce faire ce que l’on veut ?

Introduction : A la question, nous répondrions d’abord qu’il y a une évidence de la liberté qui est celle même de mon existence. Pourquoi poser cette question alors même que tout m’indique que je suis libre d’agir ou de ne pas agir, libre de dire ou de me taire, libre d’aller à droite ou d’aller à gauche, mais derrière l’évidence de la réponse se dissimule des problèmes. Premièrement il y a des obstacles devant moi, d’abord des obstacles physiques. Ce rocher qui est placé devant ma route me contraint à me détourner. De même, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, c’est-à-dire que l’eau change ou/et que je change. L’obstacle temporel produit une Irréversibilité  de l’action, ce qui est fait ne peut être défait. L’agir ou le non agir suppose que je connaisse la motivation de mon action, les paramètres qui sont ceux de l’action d’autrui. En d’autres termes, seule une omniscience de l’action, un géométral  permettrait une action réfléchie et conforme à une action mais là encore on peut s’étonner d’une restriction de la liberté au champ de la connaissance. Car enfin être libre n’est-ce pas voir le meilleur et faire le pire ? C’est-à-dire s’engager volontairement dans une action qui prouve ma liberté ou peut me perdre. Mais ce que nous venons de présenter comme obstacle peut devenir l’occasion même de la liberté, car si je ne peux en battant des bras voler, je vais trouver le moyen intellectuel et matériel de rompre avec la loi de la chute des corps, ce sera l'invention technique de l'avion. La technique et la science seraient en ce sens des manifestations de la liberté. Ainsi le rocher est l’occasion de la technique de l’alpinisme, il y a donc dans le rocher la possibilité de l’intégrer comme condition de liberté. On peut passer du rocher à l’Everest où le dépassement de soi devient la mesure de la liberté humaine. De même l’action peut être l’occasion du remord, du conflit moral mais aussi du repentir, c’est alors le vœu d’agir autrement à l’avenir. La question de la volonté est le pendant de la question de la liberté. C’est la question de l’identité qui se pose à travers l’action. Nous serions tenté alors de poser que la liberté ce n’est pas faire ce que l’on veut mais vouloir ce que l’on doit en plaçant volontairement la question de la liberté du côté de l’observation des règles morales. Car enfin la question de la loi irradie celle de la liberté, la loi est-elle un obstacle à mon agir ou le tremplin qui permet l’intégration de la liberté dans le champ social ? Mais là encore c’est de l’appréciation de la loi surgit la liberté, obéir aveuglement n’est-ce pas défaire la liberté ? Mais ne faut-il toujours saisir individuellement la loi pour la construire ?




I-Les figures de la liberté

a-La liberté absolue
La liberté est le plus souvent comprise comme une liberté totale, une licence. La liberté absolue est le pouvoir de faire ce que je veux mais la formule liberté absolue renvoie à une autre signification portée par Descartes, elle est pour lui : « La liberté absolue est le pouvoir de débuter absolument une action sans exemple ». Cela signifie qu’il faut produire une action parce qu’elle est sans exemple est sans cause, la liberté absolue serait capable de rompre avec la chaine de détermination. Il s’agirait donc d’une action qui interromprait la chaine cause/conséquence, à partir d’elle inaugurerait une nouvelle causalité. L’exemple de Descartes est celui du Christ, il va donc chercher au-delà de l’humain pour produire une liberté qui échapperait aux limites humaines : le Christ passe à travers les murailles, il n’est pas assujetti  à la matière (liberté physique) et il revient d’entre les morts (liberté temporelle), il n’est pas assujetti à la génération et au modèle de l’humanité. Bien sur aujourd’hui cette position est éloignée de nos repères culturelles mais ce qu’il faut retenir c’est que la liberté absolue doit se comprendre comme une possibilité sans limites, en un sens le concept de Dieu ici est régulateur c’est-à-dire il permet de comprendre la limite extrême de la liberté. Si on interroge de son point de vue de son application humaine il est possible de trouver des exemples. La révolution épistémologique (logique de la connaissance) a des parentés avec la liberté absolue, dans le passage de Ptolémée à Copernic nous passons d’un monde clos à un univers fini en pleine expansion à partir duquel une nouvelle causalité s’engage et le retour en arrière est impossible. Les révolutions épistémologiques sont des moments de séismes où les anciennes vérités sont remplacées par des nouvelles vérités, c’est faire fi du processus d’élaboration de la théorie, ici le bouleversement est radical, causé et élaborée par un siècle de recherche mathématique. Nous fabriquons de la spontanéité avec du déterminisme or la particularité de la liberté absolue puisqu’elle doit échapper au déterminisme c’est qu’elle n’est pas anticipable. Mais quelle peut être la valeur d’une action que je n’ai pas réfléchie ? Comment même m’attribuer un fait auquel j’ai participé en tant que simple spectateur ? On peut trouver un exemple humain c’est celui de l’art, l’art permet aux spectateurs d’éprouver un choc esthétique, forme de révolution épistémologique interne où je me transforme par la contemplation de l’œuvre. Ainsi il y a une entrée de la liberté absolue où entre bête et Dieu nous positionnons une liberté proprement humaine. La liberté absolue constitue par Descartes le sommet de la liberté. La liberté absolue est cette capacité à se déterminer sans cause sans raison, d’être capable malgré toutes les raisons d’aller contre toutes les raisons. Ensuite vient la liberté déterminée.



b-La liberté déterminée
L’expression liberté déterminée peut s’entendre en deux sens. Premièrement, le terme déterminée non la liberté mais la volonté autrement dit je suis déterminé à atteindre l’objectif fixé. En ce sens la liberté déterminée s’atteint en même temps que son objectif.

 Cause --------) Fin

mais pour commencer une action la représentation de la fin est déjà nécessaire, donc la fin est en un sens le moteur de l'action et non son but / en d'autres termes la cause est l'anticipation de la fin et les moyens sont alors la véritable fin puisqu'ils permettent la réalisation concrète de cette dernière.

                                                        Fin= somme intégrante des moyens
                                Moyen= fin
« La fin justifie les moyens »=tout est bon pour justifier la fin / cette expression devient de fait impossible et contradictoire
Dans ce cas la fin de l’action est nécessairement anticipée par une intention de la volonté mais si l’intention est déjà la marque d’une finalité non réalisée alors l’intention est la cause de l’action. La cause motrice et les moyens que je déploie sont alors la fin réelle de l’action à partir desquelles je vais atteindre ou non le but initial. Ici nous sommes invités à redéfinir la finalité, la fin est la somme des moyens, nous sommes ce que nous faisons. Ici il y a inversion moyen et fin, la fin est cause et les moyens sont fins. Deuxièmement, il a formulé la liberté déterminée peut aussi signifier que nous lions dans le même mouvement liberté et causalité semble paradoxale. En effet la causalité c’est le fait que chaque cause engage un effet et un sol. On appelle cela le déterminisme mais le déterminisme lui-même a un deux sens. Il y a un sens scientifique, physique mais on parle aussi du déterminisme du destin. On appelle cela la providence divine. C’est le fait que chaque épisode de ma vie est déjà écrit. Chéri Bibi se promène sur les quais avec un couteau lorsqu’il croise un passant, il l’éventre en disant « fatalitas ». Ici il y a une forme de jésuitisme de l’action. On se souvient lors de l’appel Dieu Louis XIV interdit les duels privés, les jésuites posent si les duels sont interdits on peut au petit matin aller dans les prés et si quelqu’un sort avec une arme on peut le tuer. Ici l’évocation de la fatalité par Chéri Bibi que sa volonté n’est pas impliquée. Dans le cas de la providence, le tremblement de terre de Lisbonne mettra fin à l’argument, l’Eglise justifie le tremblement de terre par les péchés des hommes. Sade tournera en ridicule l’argument en posant s’il voit une personne se noyée et qu’il a le pouvoir de la sauver, il la laisserait se noyer. S’il va la sauver il tuera quatorze personnes. L’argument de la providence rejette toutes actions. En fait, la solution de la formule de liberté déterminée réside précisément dans son apparent paradoxe. Si une cause engage un effet et un sol alors la connaissance de toutes les causes me garantit la connaissance de tous les effets. Or si ce n’est pas l’intention mais la réalisation qui compte alors je suis d’autant plus libre d’autant je connais d’effets. La liberté déterminée suppose que plus j’ai le choix moins j’ai le choix autrement dit devant la profusion possible de choix la liberté ne consiste pas à ne pas réfléchir mais à réfléchir mon action de façon à agir sur la bonne cause pour atteindre le bon effet, ainsi moins j’ai le choix plus je suis libre. Aussi accepter les contraintes, les comprendre c’est distinguer entre vraies et fausses causes, la limitation de mes possibilités sont le gage de mes disponibilités réelles.


c-La liberté en situation
La liberté en situation est la saisie proprement humaine de la liberté. La liberté ne se pose pas pour moi dans une entrée simple mais dans une entrée multiple. Je suis construit par les événements d’autant je suis capable de les créer. Il y a donc un cadre de l’histoire dont je ne peux échapper. De même mon cadre intérieur n’est pas cadre absolu. Je suis traversé par des états, des désirs, des émotions, des contraintes qui me contraignent à choisir alors que je me crois libre. La liberté en situation maintient en tension les contradictions de la liberté ainsi la liberté absolu me dévoile dans l’action sans anticipation de ma propre liberté, la liberté déterminée au contraire freine l’action dans l’attente toujours reportée de géométrale des causes. Peut être faudrait-il utiliser le concept de liberté en mécanique pour comprendre la position intermédiaire qu’est la notre ? La liberté en mécanique est le pouvoir qu’a un système de se mouvoir ou de se déformer. Son archétype est celui de la machine vapeur. L’énergie fournie à la machine par le biais du tapeur conduit à la nécessité d’une évacuation qui vient impulser le mouvement mécanique des roues. Alors la liberté consiste dans la plasticité du système, dans sa capacité à absorber des éléments de les modifier ou de les restituer. Il s’agit donc d’un troisième niveau de la liberté qui est à la jonction de la liberté absolue et de la liberté déterminée et au-dessus de la liberté d’indifférence. Cette liberté d’indifférence est décrit pas Descartes avec l’âne de Buridan. Un âne placé à égale distance d’un picotin d’avoine et d’un seau d’eau et ayant également faim et soif se trouve en liberté d’indifférence incapable de choisir il se laisse mourir de faim et de soif. Mais cette liberté d’indifférence est celle du non choix or l’animal est toujours entrain de choisir car il est guidé par l’instinct métaphoriquement l’âne est l’Homme lui-même. Nous sommes les seuls à oublier l’instinct.

II-Les applications de la liberté
a-Texte 3 p.515
Sartre débute son argumentation en tenant l’argument utilisé contre la liberté. Nous serions les produits d’un environnement, les déterminations de notre classe sociale, de notre famille, de notre personnalité, de l’histoire pèseraient de toute leur force. Nous serions que le résultat d’un déterminisme qui empêcherait une manifestation de la liberté. L’échec dont parle Sartre est celui de la liberté individuelle. Il y aurait de la liberté que pour un groupe social ou un état. Sartre pose ainsi que l’argument du déterminisme selon lequel les actions nous détermine « le climat, la terre, la langue, l’histoire » est contrecarrer par ce même qui le pose. Ainsi Descartes pose à la fois l’infinie de la liberté (liberté absolue) et le fait qu’il vaut mieux « se vaincre que la fortune ». Descartes pose dans la même idée que la volonté des hommes est supérieure aux événements, notons ici que le 17ème siècle inaugure aussi que l’individualité comme ressort de l’action et en même il y a un tissu de causes et d’effets auquel nous ne devons adhérer. Mais l’argument essentiel de Sartre c’est que les choses existent dans leur adversité ou leur bienveillance que par un acte de notre propre volonté. Il y a une neutralité axiologique des choses. Sartre peut donc poser que c’est la technique elle-même qui propose un rapport aux choses, l’absence de techniques  est dans ce cas le rocher qui est un obstacle où la présence de la technique de l’escalade est l’occasion de vérifier ma liberté en accédant à une maitrise du rocher et du panorama. Sartre est dans une lecture phénoménotechnique du rapport de l’homme à l’environnement. La phénoménologie étant la reconnaissance que seul le phénomène ou l’apparition permet la liberté. Ici la phénoménologie s’oppose à l’idée de profondeur, d’essence.







Transcendant      
METAPHYSIQUE                                                                  immanent Physique
        Etre                                                                                  Existence
-Définition des choses                                 -Absence de définition des choses
  PROFONDEUR                                                                     SURFACE
-Invisible                                                                                   -Visible
ESSENCE                                                                                SENS
QUALITE                                                                            QUANTITE


 




« Mieux vaut changer l’ordre de ses désirs que l’ordre du monde » Descartes
L’acte philosophique celui que Platon opère réside justement dans une inversion dans l’importance du visible et de l’invisible. 


  b-La mauvaise foi


Sartre pose à la fois dans la nausée et dans l’être et le néant. La sentence d’un homme condamné à la liberté, la liberté vient se confondre avec la définition de l’homme mais la phénoménologie vient en même temps inaugurer une nouvelle conception de l’identité. Sartre distingue entre l’en soi et le pour soi, l’en soi est l’être ou la chose, l’être étant auparavant du côté de l’essence, de même que la chose engage une unité. La conscience devient le symbole de la liberté car elle a cette particularité d’être entre moi et l’objet, la conscience étant ce moment de déplacement de ma volonté à un objet et du déplacement lui-même vers un autre objet. Husserl nomme ce déplacement l’intentionnalité de la conscience : toute conscience est conscience de quelque chose y comprit quand elle me prend moi-même comme objet. Ainsi la liberté est du côté de la conscience, la liberté est un pour soi et non un en soi ce qui signifie que je choisis l’identité de l’être, je me chosifie ainsi je bloque tous moments de liberté. Sartre fait au chapitre deux de l’être et du néant, il fait l’analyse de la honte. Il dit que le regard d’autrui fait surgir la honte, si on  me surprend entrain de voir dans le trou d’une serrure. A ce moment là, il me surprend dans une posture où j’ai honte parce que j’étais entrain de me servir d’autrui comme objet et ainsi me surprenant je deviens moi-même un objet. Ce que Sartre ne dit pas ici  c’est que aussi le moment de la prise de conscience où je sais à la fois que j’ai supprimé la liberté d’autrui en même tant je supprime ma liberté.

vendredi 14 décembre 2012

Existence et temps / 2




  
Le découpage du temps et donc son assimilation au spatial produit une contradiction pratique, la flèche doit parcourir la moitié de la distance initiale, puis parcourir la moitié de la moitié de la distance initiale, etc. La démonstration est infinie, la flèche n’atteindra jamais sa cible. Si on importe dans le temps l’espace alors les difficultés de la spatialisation s’additionnent à ceux de la temporalité. Le lien qui demeure à éclaircir avec le temps est celui de la mort, ici on peut reprendre Epicure qui dans la lettre à Ménécée pose que « si je suis vivant la mort n’est pas là et si la mort est là alors je ne suis plus ». Derrière cette formule, il faut entendre que la mort n’est rien pour nous, elle est une idée, une pensée et tant que j’ai cette pensée je suis vivant. La préoccupation de la mort est une préoccupation inutile, je ne peux pas expérimenter la mort de mon vivant mais je peux expérimenter la mort de mes proches. Je peux expérimenter la douleur de la perte mais la douleur de la perte suppose la vie. Il n’y a pas de coïncidences entre la vie et la mort. La mort est sans objet c’est-à-dire qu’elle est liée à une angoisse celle de penser de son vivant mort. On se projette dans un état dont on ne peut être contemporain, il n’y a pas de peur de la mort mais une angoisse de la mort. La peur suppose un objet identifié est la mort est sans objet, elle recouvre donc la dimension de l’angoisse qu’elle submerge. La mort est le contraire de l’existence, esquiver c’est sentir et réfléchir d’où la distinction au cœur-même de l’existence entre être et exister (référence au tableau dans la leçon sur la liberté). L’existence va engendrer un au-delà que l’on peut appeler une théorie des arrières mondes. Derrière le monde qui est le notre il existe un autre monde véritable qui disqualifierait notre existence sensible. Cette théorie des arrières mondes est portée par  qui vient trancher sur l’invisible du visible en donnant une priorité de l’anhistorique sur l’historique.
Existence et le temps

Introduction : Le temps est le cadre de l’existence, nous sommes en évolution dans ce cadre. Nous sommes sans cesse bordés dans une durée qui nous permet à la fois de saisir et d’appréhender notre identité. Le temps est irréversible, il est le lieu où les actions se fabriquent. Il est donc à la fois du côté du temps qui passe et à la fois du côté des promesses à venir. Il porte donc tous les espoirs et souvent nous aimerons reprendre les paroles du poète « ô temps suspend ton vol » pour pouvoir suspendre un instant de bonheur. Dans les confessions de St Augustin il pose si tous savait ce qu’est le temps, personne pourrait le définir. C’est que nous connaissons c’est le présent du présent lorsque nous regardons en avant ou en arrière nous avons le présent du passé et le présent du futur. Le présent est un pont jeté entre le passé et le futur, nous tentons sans cesse de saisir la spécificité du temps en le spatialisant. Il faut donc distinguer entre deux types de temps. Le temps mathématique est celui du découpage où chaque instant est séparé de l’autre. Ce temps est ainsi sans le mode de l’espace ou du calendrier. Il permet d’avoir le passée, le présent et le futur sur un même espace. Il existe aussi un autre temps qui est celui de la conscience, celui-là est du côté de l’épaisseur du temps, de la durée donc de l’élasticité. Nous avons l’expérience intime de l’ennuie où le temps ne passe pas et nous avons aussi l’expérience d’un temps qui file. C’est la conscience qui donne le contenu du temps, c’est mon investissement qui donne l’épaisseur de la durée car l’instant mathématique ne  permet pas de rendre compte de l’originalité de ma conscience. La conscience n’est pas du côté de l’instant nécessaire à la formation de la durée. En effet, la conscience suppose une continuité donc la fabrication dans l’instant d’une temporalité active. Le temps de la conscience suppose l’élaboration de la langue, de ses structures et de sa syntaxe. Pour penser le temps nous le pensons du côté de  la structure sujet-verbe-complément et nous créons un espace de circulation de la conscience. Cela nous permet de poser que le temps n’existe que pour la conscience. En fait nous propulsons dans le temps la causalité qui valide. Le point T est celui de la saisie par la conscience du présent qui l’habite. Autrement dit pour l’Homme le présent n’est maintenu que par un effet constant de conscience. Pascal dira ainsi que « nous sommes dans l’immensité de l’univers que notre seule bouée est l’existence de la conscience car nous sommes des poussières dans l’infini, nous sommes la plus faible créature ». Nous englobons   nous nous connaissons petit et nous devenons la plus forte des créatures. Le temps permet de réguler notre vie sociale et nos repos, au début le temps est solaire et dépend des astres. Aussi vont être créées les premières horloges à eau qui vont donner les mécaniques du temps, plus le temps est nordique plus c’est instable. Ces mécaniques ont pour avantage de cadencer artificiellement  et mécaniquement la vie humaine, désormais il y a douze heures de jour et douze heures de nuit. On a vu très vite l’avantage d’un temps normé celui-ci sera inventé dans les monastères durant le moyen-âge. Deux moines en permanence lisent les écritures saintes de manière à produire des repères spirituels.
Texte 4 p.125 et 1 p.124

Cette avantage du temps donnera dans son extension l’invention de l’horloge qui d’abord engage des considérations spirituelles pour rejoindre celles matérielles. Mais le temps dans son découpage même recouvre d’anciennes préoccupations. Zénon énonce un paradoxe lié directement à cette construction temporelle.




Descartes reprend la position idéaliste et pose que l’essence est première à l’existence, il y a pour lui une priorité de la substance pensante sur la substance étendue. Le terme substance signifie   sub-stance c’est-à-dire sous l’être pensant cela définit la pensée comme l’élément principal de l’identité qui est celle de la conscience. La conscience étant entièrement du côté de la physique des corps qui occupe une place dans l’espace et qui ont  des propriétés sur l’espace. Pour Descartes il y a une supériorité de l’esprit sur la matière, de la priorité de l’essence sur l’existence. La déréalisation du corps s’accompagne aussi d’une déterritorialisation. La liberté place la pensée du côté d’une maitrise du corps, il faut « devenir comme maitre et possesseur de la nature » c’est dire que la fonction de la pensée est dans le contrôle de la matière. L’existence comme chez Platon prend une dimension relative, il faut pour Descartes que le noyau de la liberté soit la pensée elle-même et à travers elle la déduction qui rend première l’idée par rapport au fait.