Philosophie

Mise à disposition d'un matériel permettant de travailler les cours de philosophie.

mardi 25 décembre 2012

La perception / cours pris en notes par un élève






 La perception

Introduction : La perception est le cadre qui nous permet d’entrer en contact avec le monde extérieur et intérieur, définit ainsi nous pourrions aussi bien avoir en vue l’analyse de la conscience. Ce qui distingue les deux c’est que si la conscience fait référence à un mécanisme invisible qui se confond avec l’identité, la perception est directement liée à la matière à la complexion interne de mes organes, à un mécanisme organique qui apporte par la sensation des informations. La sensation elle-même est le nom donné à l’apport des sens et de ses informations, elle est l’ensemble des données des sens. Cette sensation permet de ressentir des sensations internes (désir, douleur, …) et des sensations externes (odeurs,…). Cette construction suppose un corps organique capable d’apporter ces informations au cerveau. Percevoir c’est accepter et traduire ces données. Ainsi la perception de la couleur verte me sera agréable, le rouge non et cela est individuelle. C’est dire que la construction des goûts est liée à des perceptions. On pourrait poser qu’être c’est percevoir ? Cette formule nous éloignant des propositions que nous avons pu voir avec Descartes ou Platon qui nous faisaient voir la perception comme des illusions, des erreurs. Il y a donc deux propositions  qui peuvent se compléter ou s’exclure, la perception est-elle l’accès à la réalité ressentie ou au contraire un frein à la possibilité à le penser.



I-L’aveugle né du Puiseaux

Livre p.54 à 59

La question de la perception n’engage pas que la physiologie donc la capacité organique de voir mais une dimension culturelle au sens large, savons-nous voir en naissant ou apprenons-nous à voir ? Cette question formulée ainsi n’est pas complète car la capacité à voir est un élément naturel mais nous savons qu’il y a une corrélation entre le temps d’apprentissage et la dimension intellectuelle, plus le cerveau est complexe plus l’apprentissage est long. Dans notre cas notre apprentissage est long car nous avons un cortex et un pré cortex dans notre cerveau. Il faut distinguer entre l’apprentissage biologique, l’apprentissage culturel et l’apprentissage bio-culturel. Biologique c’est par exemple de la marche mais cet apprentissage est accentué ou ralentit par le mode éducatif, plus encore il ya une évolution d’une marche à quatre pattes vers une posture debout datée historiquement. Ici nous serions tentés de croire qu’il existe une conscience enfouie et que de l’enfance à l’âge adultes se redonne en condensée toute l’histoire de l’évolution de l’Homme. La construction de la perception ne renvoie pas seulement à la nature mais à des éléments symboliques culturelles, des schémas de la modification de la pensée qui modifient notre perception car l’affirmation que nous voyons tous la même chose est fausse. L’opération de vision est un décryptage qui permet d’accéder à la compréhension de ce qui est vu. Il y a avec le problème de Molyneux une interrogation nouvelle contemporaine de l’abaissement de la cataracte, que voit un aveugle né lorsqu’il se met à voir ? On se demande s’il pourra distinguer le carré du cube ou le rond de la balle, la question semble donc se limitée à celle de la profondeur, de la perspective alors que le problème de vision est beaucoup plus radical. Lorsqu’on retire les bandages du garçon du Puiseaux, là la lettre il ne la voit pas. Il voit tout une somme de points lumineux non-unifiés. La découverte est importante comme on apprend à parler et à voir, la vue est prise dans la perception intellectuelle de la société. On se souvient de l’Inuit qui voit une multiplicité d’états de la glace alors qu’en face de moi je vois une unité identique blanche. Nos sens sont liés à la construction culturelle et intellectuelle d’une société, nos repères sont ceux de notre civilisation. Or je m’oriente à Paris, à New York comme à Sydney mais dans la casbah d’Alger je suis désorienté, dans le désert je suis perdu et dans le centre de Tokyo je rencontre le vide du palais impérial. Il y a donc une fabrication de l’orientation, on appelle cela : « la perception vernaculaire ». Il s’agit d’une perception par héritage, par tradition nous sommes habitués à une certaine circulation. Nous faisons appel à une forme de sensation que nous pouvons qualifiée de culturelle, ordinairement la sensation est une réaction biologique d’un organe sensoriel à son environnement. Or la sensation ne dépend plus de l’organe sensoriel que de la nature même de l’excitant. Ici la reconnaissance opérée par choix qui fait que je ne suis pas désorienté mais accoutumé à cet espace nouveau.



II-La nature de la sensation

Il y a un rapport direct entre la sensation et la nature de la sensation autrement dit, un organe sensoriel est sollicité lorsqu’une excitation interne ou externe vient la saisir. Une odeur par exemple stimule la fonction olfactive et la traduction de cette sensation est la définition intellectuelle de la chose ressentit. En fait, il faut penser la sensation en terme de seuil  il y a ce que l’on appelle une loi du seuil appelée autrement loi de Weber. Il y a des seuils qui permettent de saisir la sensation, en deçà du seuil il n’y a pas de perception.


 Le seuil de perception est donc un élément qui fait surgir la conscience de la sensation, la multiplicité des sensations se résume à une indication, par exemple la douleur ou le plaisir qui se constituent comme une unité et pourtant sont une addition plurielle de sensations. Percevoir est du côté de la multiplicité et la sensation est du côté de l’unité. En fait, on pourrait penser que la sensation est atténuation de la perception. Notre organisme perçoit les variations des milieux en les atténuant. Je ne perçoit pas des lignes, des couleurs mais une maison, la sensation vient simplifier la perception et la rende audible par mon appareil psychologique. Dit autrement la physiologie est au service de la psychologie mais la multiplicité physiologique conduit à poser avec Spinoza «  on ne sait pas ce que peut un corps ». Ici on peut définir la perception comme extériorité et interprétation. L’extériorité étant la saisie par les sens de toutes les variations de la sensation et l’interprétation étant la conscience de la perception ce que je nomme la sensation. Mais ici nous pouvons avancer cette conclusion d’Alain «  un objet est jamais senti il est pensé » car ici toute perception s’accompagne d’un jugement. Toute erreur de perception, toute illusion perceptive n’est pas une illusion des sens mais une illusion du jugement, non pas une erreur des sens mais une erreur de jugement. Par exemple, la tour carrée est perçue ronde à 200 mètres, de même dans le désert je vois des palmiers qui n’y sont pas ou dans l’eau en plongeant un bâton il m’apparu rompu en sa moitié. Ici deux théories de la vision sont nécessaires à la compréhension de la vision, la théorie corpusculaire de la lumière et la théorie ondulatoire. Epicure pensait une théorie corpusculaire, il y a pas de vide dans l’espace il y a des atomes et ce que nous voyons c’est une projection d’atomes. La théorie ondulatoire défendu par Descartes suppose une ondulation des ondes liées à la lumière, lorsqu’on voit un bâton dans l’eau il nous apparait tordu car l’eau empêche la circulation des ondes. Il y a donc une perturbation ondulatoire des ondes comme dans le désert qui fait apparaitre des sources d’eaux. Ici on comprend si toute erreur est erreur de jugement tout redressement d’erreur suppose le jugement, ainsi c’est l’expérience de cire chez Descartes. Je prends une bougie de cire que j’allume et je sors de la pièce. Une heure plus tard la cire s’est consumée. Les propriétés de la cire s’est probablement modifiées et pourtant je n’ai pas d’hésitation à désigner ces choses comme la même. C’est la pensée qui vient poser ensemble des états différents de la matière pour produire son unité. En fait, il y a un continuum perceptif qui est le résultat d’une continuité de jugement permettant de saisir les transformations de la matière au cœur d’une unité sensationnelle. Nous rejoignons l’idée ici d’une déduction première à l’induction, c’est la pensée qui vient donner sens à ce que je perçois.



III-La perception comme donnée globale immédiate

Nous avons posés la perception comme jugement ou comme supposant jugement, cette théorie est appelée intellectualisme. La position contemporaine sur la perception c’est un point de vue phénoménologique. C’est l’analyse du phénomène en tant que tel, il y a apparition et cette apparition remet en cause la distinction entre perception et sensation. Il y aurait une correspondance immédiate entre la perception et la vie, Bergson déjà posait que la pensée est une réduction, la pensée est générale et commune puisqu’il s’agit de se faire comprendre alors que la sensation qui est actuellement la mienne ne peut s’enclore et me submerge. Je peux lui donner comme nom angoisse ou bonheur mais la perception que j’en ai est plus complexe, une pate plus large celle du bruissement de la vie. Bergson dans son essai sur les données immédiates de la conscience précise que la perception suppose en même temps un seuil, un philtre et on retrouve l’idée de la perception que la perception est liée à une communication d’abord interne permettant de comprendre mon environnement extérieur et mon environnement intérieur comme si tous deux étaient objet pour la conscience qui les sait. Nous l’avons dit on ne peut voir autrement que nous avons appris à voir, en dessous donc il y a un guidage de la perception par la conscience, nos organes répondent à des stimulations. La stimulation intellectuelle étant ici fondamentale alors s’interroge Bergson qu’en est-il alors de l’intimité de la perception ? Faut-il se résoudre à avoir mal aux dents comme mon voisin ? Le rouge que je perçois est-il la même pour tous ? Ici nous savons que la place du percevant est unique et cette singularité du percevant vient lier cette perception à la liberté ce que chacun nomme : le goût. La perception vient donc se lier à un élément subjectif et qui renvoie l’acte subjectif à une action de détermination de plaisir ou de déplaisir plus loin de bonté ou de malignité. Alors sentir c’est aimer ou détester, sentir c’est faire naître un sentiment moral qui s’appuie sur le perçu, sur un sentiment interne pour développer un trait commun, une morale.
Selon Bergson :




vie -) animaux -) EXPLOSION---) humains
           -)  végétaux -) IMPLOSION---)


Au XIXème siècle pendant la construction des chemins de fer un accident a eu lieu, une barre à mine transperce le crâne d’un contre maitre, son état est critique. Après avoir pansées ses plaies on l’emmène à la ville voisine et un médecin cautérise les plaies avec des plaques de cuivres chauffées à blanc. Contre toute attente il ne meurt pas et en quelques mois il est capable de reprendre ses activités mais son caractère s’est profondément modifié, d’honnête il est devenu tricheur, voleur, violent. Il partira pour la Russie et reviendra mourir dans cette même ville américaine. Le chirurgien toujours en activité prélève sa tête et la conserve à l’université. Aujourd’hui la modélisation informatique et le laser permettent de reconstituer le cerveau lésé. L’analyse de celle-ci permettrait de positionner une géographie morale, une cartographie des sentiments, une philosophie du bien et du mal (arbre de la philosophie de Descartes). Ici nous retrouvons la thèse matérialiste qui pose la morale comme l’extension de l’intelligence, le moyen qu’aurait trouvé la nature pour nous permettre de survivre. Le lion possède la griffe et les crocs, l’antilope la génération et l’agilité. Bergson distingue entre végétaux et animaux, les végétaux implosent c’est-à-dire produisent une  immobile tandis que l’homme et les animaux sont tournés vers la mobilité, le mouvement. Cette distinction n’est pas radicale puisqu’il existe des masses végétales mobiles (la mousse) dans la forêt qui sont des intermédiaires entre implosion et explosion. Comme nous l’avons souligné, la perception est aussi un acte intelligent et c’est aussi « esse percepere » (être c’est percevoir).

 

Texte 3 p.65

Ainsi pour Merleau-Ponty il faut distinguer trois modes du toucher donc trois modes de la perception. Le moment où en touchant l’objet j’ai la sensation de sa texture, il est lisse, il a des trous, il est rugueux, il est doux, … Puis un investissement de tout mon corps dans la perception de l’objet que je touche en même temps que l’espace qui me relie, qui me sépare et nous partageons. Enfin une perception de perception, un touché du touché où je perçois ma perception mais plus encore où le touché lui-même vient saisir non pas les qualités d’un objet mais au dispositif social et psychologique. Nous l’avons vu, la perception est un cadre qui dépasse largement la détermination biologique. Le monde est ouvré par l’homme c’est-à-dire que le monde est investit par l’homme. Aussi nous modifions les choses du monde et elles s’adressent humainement à nous mais ce que nous percevons ce n’est plus de l’étrangeté mais c’est déjà l’humain avec nécessairement une perception sociale et psychologique. Dire c’est accepter que nous sommes au monde, le monde a pris la forme de notre conscience dès lors notre conscience peut être saisie par le monde et elle peut saisir le monde.

jeudi 20 décembre 2012

la liberté / rédigé par un élève à partir du cours



La Liberté



Problématique : Être libre, est-ce faire ce que l’on veut ?

Introduction : A la question, nous répondrions d’abord qu’il y a une évidence de la liberté qui est celle même de mon existence. Pourquoi poser cette question alors même que tout m’indique que je suis libre d’agir ou de ne pas agir, libre de dire ou de me taire, libre d’aller à droite ou d’aller à gauche, mais derrière l’évidence de la réponse se dissimule des problèmes. Premièrement il y a des obstacles devant moi, d’abord des obstacles physiques. Ce rocher qui est placé devant ma route me contraint à me détourner. De même, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, c’est-à-dire que l’eau change ou/et que je change. L’obstacle temporel produit une Irréversibilité  de l’action, ce qui est fait ne peut être défait. L’agir ou le non agir suppose que je connaisse la motivation de mon action, les paramètres qui sont ceux de l’action d’autrui. En d’autres termes, seule une omniscience de l’action, un géométral  permettrait une action réfléchie et conforme à une action mais là encore on peut s’étonner d’une restriction de la liberté au champ de la connaissance. Car enfin être libre n’est-ce pas voir le meilleur et faire le pire ? C’est-à-dire s’engager volontairement dans une action qui prouve ma liberté ou peut me perdre. Mais ce que nous venons de présenter comme obstacle peut devenir l’occasion même de la liberté, car si je ne peux en battant des bras voler, je vais trouver le moyen intellectuel et matériel de rompre avec la loi de la chute des corps, ce sera l'invention technique de l'avion. La technique et la science seraient en ce sens des manifestations de la liberté. Ainsi le rocher est l’occasion de la technique de l’alpinisme, il y a donc dans le rocher la possibilité de l’intégrer comme condition de liberté. On peut passer du rocher à l’Everest où le dépassement de soi devient la mesure de la liberté humaine. De même l’action peut être l’occasion du remord, du conflit moral mais aussi du repentir, c’est alors le vœu d’agir autrement à l’avenir. La question de la volonté est le pendant de la question de la liberté. C’est la question de l’identité qui se pose à travers l’action. Nous serions tenté alors de poser que la liberté ce n’est pas faire ce que l’on veut mais vouloir ce que l’on doit en plaçant volontairement la question de la liberté du côté de l’observation des règles morales. Car enfin la question de la loi irradie celle de la liberté, la loi est-elle un obstacle à mon agir ou le tremplin qui permet l’intégration de la liberté dans le champ social ? Mais là encore c’est de l’appréciation de la loi surgit la liberté, obéir aveuglement n’est-ce pas défaire la liberté ? Mais ne faut-il toujours saisir individuellement la loi pour la construire ?




I-Les figures de la liberté

a-La liberté absolue
La liberté est le plus souvent comprise comme une liberté totale, une licence. La liberté absolue est le pouvoir de faire ce que je veux mais la formule liberté absolue renvoie à une autre signification portée par Descartes, elle est pour lui : « La liberté absolue est le pouvoir de débuter absolument une action sans exemple ». Cela signifie qu’il faut produire une action parce qu’elle est sans exemple est sans cause, la liberté absolue serait capable de rompre avec la chaine de détermination. Il s’agirait donc d’une action qui interromprait la chaine cause/conséquence, à partir d’elle inaugurerait une nouvelle causalité. L’exemple de Descartes est celui du Christ, il va donc chercher au-delà de l’humain pour produire une liberté qui échapperait aux limites humaines : le Christ passe à travers les murailles, il n’est pas assujetti  à la matière (liberté physique) et il revient d’entre les morts (liberté temporelle), il n’est pas assujetti à la génération et au modèle de l’humanité. Bien sur aujourd’hui cette position est éloignée de nos repères culturelles mais ce qu’il faut retenir c’est que la liberté absolue doit se comprendre comme une possibilité sans limites, en un sens le concept de Dieu ici est régulateur c’est-à-dire il permet de comprendre la limite extrême de la liberté. Si on interroge de son point de vue de son application humaine il est possible de trouver des exemples. La révolution épistémologique (logique de la connaissance) a des parentés avec la liberté absolue, dans le passage de Ptolémée à Copernic nous passons d’un monde clos à un univers fini en pleine expansion à partir duquel une nouvelle causalité s’engage et le retour en arrière est impossible. Les révolutions épistémologiques sont des moments de séismes où les anciennes vérités sont remplacées par des nouvelles vérités, c’est faire fi du processus d’élaboration de la théorie, ici le bouleversement est radical, causé et élaborée par un siècle de recherche mathématique. Nous fabriquons de la spontanéité avec du déterminisme or la particularité de la liberté absolue puisqu’elle doit échapper au déterminisme c’est qu’elle n’est pas anticipable. Mais quelle peut être la valeur d’une action que je n’ai pas réfléchie ? Comment même m’attribuer un fait auquel j’ai participé en tant que simple spectateur ? On peut trouver un exemple humain c’est celui de l’art, l’art permet aux spectateurs d’éprouver un choc esthétique, forme de révolution épistémologique interne où je me transforme par la contemplation de l’œuvre. Ainsi il y a une entrée de la liberté absolue où entre bête et Dieu nous positionnons une liberté proprement humaine. La liberté absolue constitue par Descartes le sommet de la liberté. La liberté absolue est cette capacité à se déterminer sans cause sans raison, d’être capable malgré toutes les raisons d’aller contre toutes les raisons. Ensuite vient la liberté déterminée.



b-La liberté déterminée
L’expression liberté déterminée peut s’entendre en deux sens. Premièrement, le terme déterminée non la liberté mais la volonté autrement dit je suis déterminé à atteindre l’objectif fixé. En ce sens la liberté déterminée s’atteint en même temps que son objectif.

 Cause --------) Fin

mais pour commencer une action la représentation de la fin est déjà nécessaire, donc la fin est en un sens le moteur de l'action et non son but / en d'autres termes la cause est l'anticipation de la fin et les moyens sont alors la véritable fin puisqu'ils permettent la réalisation concrète de cette dernière.

                                                        Fin= somme intégrante des moyens
                                Moyen= fin
« La fin justifie les moyens »=tout est bon pour justifier la fin / cette expression devient de fait impossible et contradictoire
Dans ce cas la fin de l’action est nécessairement anticipée par une intention de la volonté mais si l’intention est déjà la marque d’une finalité non réalisée alors l’intention est la cause de l’action. La cause motrice et les moyens que je déploie sont alors la fin réelle de l’action à partir desquelles je vais atteindre ou non le but initial. Ici nous sommes invités à redéfinir la finalité, la fin est la somme des moyens, nous sommes ce que nous faisons. Ici il y a inversion moyen et fin, la fin est cause et les moyens sont fins. Deuxièmement, il a formulé la liberté déterminée peut aussi signifier que nous lions dans le même mouvement liberté et causalité semble paradoxale. En effet la causalité c’est le fait que chaque cause engage un effet et un sol. On appelle cela le déterminisme mais le déterminisme lui-même a un deux sens. Il y a un sens scientifique, physique mais on parle aussi du déterminisme du destin. On appelle cela la providence divine. C’est le fait que chaque épisode de ma vie est déjà écrit. Chéri Bibi se promène sur les quais avec un couteau lorsqu’il croise un passant, il l’éventre en disant « fatalitas ». Ici il y a une forme de jésuitisme de l’action. On se souvient lors de l’appel Dieu Louis XIV interdit les duels privés, les jésuites posent si les duels sont interdits on peut au petit matin aller dans les prés et si quelqu’un sort avec une arme on peut le tuer. Ici l’évocation de la fatalité par Chéri Bibi que sa volonté n’est pas impliquée. Dans le cas de la providence, le tremblement de terre de Lisbonne mettra fin à l’argument, l’Eglise justifie le tremblement de terre par les péchés des hommes. Sade tournera en ridicule l’argument en posant s’il voit une personne se noyée et qu’il a le pouvoir de la sauver, il la laisserait se noyer. S’il va la sauver il tuera quatorze personnes. L’argument de la providence rejette toutes actions. En fait, la solution de la formule de liberté déterminée réside précisément dans son apparent paradoxe. Si une cause engage un effet et un sol alors la connaissance de toutes les causes me garantit la connaissance de tous les effets. Or si ce n’est pas l’intention mais la réalisation qui compte alors je suis d’autant plus libre d’autant je connais d’effets. La liberté déterminée suppose que plus j’ai le choix moins j’ai le choix autrement dit devant la profusion possible de choix la liberté ne consiste pas à ne pas réfléchir mais à réfléchir mon action de façon à agir sur la bonne cause pour atteindre le bon effet, ainsi moins j’ai le choix plus je suis libre. Aussi accepter les contraintes, les comprendre c’est distinguer entre vraies et fausses causes, la limitation de mes possibilités sont le gage de mes disponibilités réelles.


c-La liberté en situation
La liberté en situation est la saisie proprement humaine de la liberté. La liberté ne se pose pas pour moi dans une entrée simple mais dans une entrée multiple. Je suis construit par les événements d’autant je suis capable de les créer. Il y a donc un cadre de l’histoire dont je ne peux échapper. De même mon cadre intérieur n’est pas cadre absolu. Je suis traversé par des états, des désirs, des émotions, des contraintes qui me contraignent à choisir alors que je me crois libre. La liberté en situation maintient en tension les contradictions de la liberté ainsi la liberté absolu me dévoile dans l’action sans anticipation de ma propre liberté, la liberté déterminée au contraire freine l’action dans l’attente toujours reportée de géométrale des causes. Peut être faudrait-il utiliser le concept de liberté en mécanique pour comprendre la position intermédiaire qu’est la notre ? La liberté en mécanique est le pouvoir qu’a un système de se mouvoir ou de se déformer. Son archétype est celui de la machine vapeur. L’énergie fournie à la machine par le biais du tapeur conduit à la nécessité d’une évacuation qui vient impulser le mouvement mécanique des roues. Alors la liberté consiste dans la plasticité du système, dans sa capacité à absorber des éléments de les modifier ou de les restituer. Il s’agit donc d’un troisième niveau de la liberté qui est à la jonction de la liberté absolue et de la liberté déterminée et au-dessus de la liberté d’indifférence. Cette liberté d’indifférence est décrit pas Descartes avec l’âne de Buridan. Un âne placé à égale distance d’un picotin d’avoine et d’un seau d’eau et ayant également faim et soif se trouve en liberté d’indifférence incapable de choisir il se laisse mourir de faim et de soif. Mais cette liberté d’indifférence est celle du non choix or l’animal est toujours entrain de choisir car il est guidé par l’instinct métaphoriquement l’âne est l’Homme lui-même. Nous sommes les seuls à oublier l’instinct.

II-Les applications de la liberté
a-Texte 3 p.515
Sartre débute son argumentation en tenant l’argument utilisé contre la liberté. Nous serions les produits d’un environnement, les déterminations de notre classe sociale, de notre famille, de notre personnalité, de l’histoire pèseraient de toute leur force. Nous serions que le résultat d’un déterminisme qui empêcherait une manifestation de la liberté. L’échec dont parle Sartre est celui de la liberté individuelle. Il y aurait de la liberté que pour un groupe social ou un état. Sartre pose ainsi que l’argument du déterminisme selon lequel les actions nous détermine « le climat, la terre, la langue, l’histoire » est contrecarrer par ce même qui le pose. Ainsi Descartes pose à la fois l’infinie de la liberté (liberté absolue) et le fait qu’il vaut mieux « se vaincre que la fortune ». Descartes pose dans la même idée que la volonté des hommes est supérieure aux événements, notons ici que le 17ème siècle inaugure aussi que l’individualité comme ressort de l’action et en même il y a un tissu de causes et d’effets auquel nous ne devons adhérer. Mais l’argument essentiel de Sartre c’est que les choses existent dans leur adversité ou leur bienveillance que par un acte de notre propre volonté. Il y a une neutralité axiologique des choses. Sartre peut donc poser que c’est la technique elle-même qui propose un rapport aux choses, l’absence de techniques  est dans ce cas le rocher qui est un obstacle où la présence de la technique de l’escalade est l’occasion de vérifier ma liberté en accédant à une maitrise du rocher et du panorama. Sartre est dans une lecture phénoménotechnique du rapport de l’homme à l’environnement. La phénoménologie étant la reconnaissance que seul le phénomène ou l’apparition permet la liberté. Ici la phénoménologie s’oppose à l’idée de profondeur, d’essence.







Transcendant      
METAPHYSIQUE                                                                  immanent Physique
        Etre                                                                                  Existence
-Définition des choses                                 -Absence de définition des choses
  PROFONDEUR                                                                     SURFACE
-Invisible                                                                                   -Visible
ESSENCE                                                                                SENS
QUALITE                                                                            QUANTITE


 




« Mieux vaut changer l’ordre de ses désirs que l’ordre du monde » Descartes
L’acte philosophique celui que Platon opère réside justement dans une inversion dans l’importance du visible et de l’invisible. 


  b-La mauvaise foi


Sartre pose à la fois dans la nausée et dans l’être et le néant. La sentence d’un homme condamné à la liberté, la liberté vient se confondre avec la définition de l’homme mais la phénoménologie vient en même temps inaugurer une nouvelle conception de l’identité. Sartre distingue entre l’en soi et le pour soi, l’en soi est l’être ou la chose, l’être étant auparavant du côté de l’essence, de même que la chose engage une unité. La conscience devient le symbole de la liberté car elle a cette particularité d’être entre moi et l’objet, la conscience étant ce moment de déplacement de ma volonté à un objet et du déplacement lui-même vers un autre objet. Husserl nomme ce déplacement l’intentionnalité de la conscience : toute conscience est conscience de quelque chose y comprit quand elle me prend moi-même comme objet. Ainsi la liberté est du côté de la conscience, la liberté est un pour soi et non un en soi ce qui signifie que je choisis l’identité de l’être, je me chosifie ainsi je bloque tous moments de liberté. Sartre fait au chapitre deux de l’être et du néant, il fait l’analyse de la honte. Il dit que le regard d’autrui fait surgir la honte, si on  me surprend entrain de voir dans le trou d’une serrure. A ce moment là, il me surprend dans une posture où j’ai honte parce que j’étais entrain de me servir d’autrui comme objet et ainsi me surprenant je deviens moi-même un objet. Ce que Sartre ne dit pas ici  c’est que aussi le moment de la prise de conscience où je sais à la fois que j’ai supprimé la liberté d’autrui en même tant je supprime ma liberté.