Philosophie

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dimanche 30 décembre 2012

Théories et expériences / cours pris en notes par 1 élève



Théories et expériences
 
Problématique : N’apprend-t-on jamais que par expériences ?
Introduction : A la question, le sens commun répondrait que c’est l’expérience qui permet de comprendre ce que nous vivons ainsi le petit enfant appréhende intuitivement et émotionnellement le monde sans une histoire ou conscience qui viendrait unifier ses perceptions et on insiste lentement en lui à l’éveil d’une expérience qu’on peut assimiler à une forme de raison et de responsabilité. Mais bien sur cette évolution a lieu que parce que d’autres hommes l’entourent et le guident. Il y a donc une influence de la société et de ses membres de l’expérience sur l’enfant, ici les différences culturelles modifient les statuts de l’expérience. En Afrique subsaharienne, lorsqu’un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui disparait posant ainsi le statut de l’âge et de l’expérience. Nos vieillards en occident sont relégués de la vie sociale et de la société dans les maisons de retraites. Mais si l’expérience a un sens dans nos existences individuelles la question posée renvoie à un horizon plus large, cela signifierait que c’est une autre expérience qui guide notre expérience. Qu’en est-il alors de la théorie ?
I-L’horizon conceptuel

a-La naissance de la philosophie comme l’origine de la séparation de l’âme et de l’esprit, de la théorie et de l’expérience

Au 3ème siècle avant J-C, Platon met en place par écrit l’enseignement de Socrate dispensé uniquement à l’oral. C’est là l’origine de la philosophie. Son contexte historique est celui des guerres du Péloponnèse. Le déchirement des cités a produit des systèmes politiques qui s’écartent de la définition de la démocratie, la corruption politique ronge la justice.

L’allégorie de la caverne telle que Platon l’a décrit dans la République (livre 7 p.60).



 Dans cette allégorie Platon met en scène l’existence humaine sous la forme de prisonniers attachés à des poteaux et prenant des ombres pour la réalité. La philosophie étant précisément l’instrument de libération il décille les hommes de façon à atteindre la vérité. Il y a donc à travers l’allégorie l’opposition physique du haut et du bas mais aussi l’opposition métaphysique de la vérité et de l’illusion pensée aussi comme une erreur. Chez Platon il  ya une priorité de l’invisible sur le visible, l’invisible est la cause du visible. C’est donc vers lui qu’il faut retourner. Pour Platon, il y a un ordre de cosmos qui est celui des idées et pour construire la cité des hommes il faut être rivé sur les étoiles. Il faut donc pour Platon mourir au corps pour naître aux idées, il faut se débarrasser des fonctions appétitives et naturelles. Le corps est le bourbier, son sépulcre, l’apologie de Socrate montre à travers la mort de Socrate de Platon. En même temps que séparé l’âme et le corps sont liés. Socrate est condamné à mort pour empiéter accusé de corrompre la jeunesse. En effet, il dénonce les faux dieux au profit d’une religion du cosmos (Plotin) dans les ennéades en tendant le doigt vers les cieux  dira : « La haut est ma patrie ». On lui propose de s’enfuir, il refuse car mourir sous une mauvaise loi vaut mieux que mourir sans loi, il boit donc l’acigut. Autour de lui Criton et Phédon se lamentent Socrate leur dit d’arrêter de pleurer, la mort n’est rien pour lui. Pourtant au dernier moment un tressaillement agite Socrate, c’est dû à l’amertume du poison ou de quitter la mort sans savoir si la mort est habitée. 

Claude Bernard
 b-La méthode expérimentale
En fait, la position Platonicienne va irriguer toute la construction de l’occident y compris la conception de la connaissance scientifique. D’où provient la connaissance ? Pour Platon la connaissance vient de l’idée. L’objet physique n’étant qu’un mode, une chute de l’idée, une incantation particulière d’un tout donc une déperdition que fait la matière ne permet pas par elle-même l’accès à la vérité. « La vérité est ailleurs » donc comprendre la source de la connaissance scientifique. On parle de deux façons protagonistes de connaître : l’induction et la déduction. L’induction est le passage du particulier au général et la déduction c’est l’inverse. C’est l’opposition de l’idéalisme au matérialisme, l’idéalisme étant le fait que l’idée est première à la matière et le matérialisme étant le fait que la matière est première à l’idée. Il y aura une tentative de conciliation de ces deux idées à travers la méthode  expérimentale de Claude BERNARD. 











 

 


Ici la méthode de C. Bernard semble poser une priorité expérimentale, autrement le fait serait à lui seul révélateur d’une théorie générale, en un sens ici il faudrait savoir lire (lire dans livre de la nature) l’expérience qui est entièrement informé théoriquement mais cette information ne dépend pas l’objet que de l’observateur. C’est C. Bernard qui fait parler l’objet de son information, il faut toute la connaissance du biologiste pour déterminer que la situation du lapin est anormale et que simultanément qu’il se retrouve dans un état organique autre que celle de son espèce. En fait derrière cette apparente induction se dissimule une déduction qui est le fait du scientifique, ce n’est pas l’objet qui parle mais le scientifique qui le fait parler, ici toute la qualité du scientifique qui le fait parler : C. Bernard a prouvé que la grande distinction entre animaux et végétaux est infondée. Cette distinction est basée sur la production de sucre entièrement du côté des végétaux. Le foie serait un organe du stockage du sucre, une expérience le prouvait. Or C. Bernard prouve que le foie produit du sucre, la différence entre animaux et végétaux est annulée, encore une fois on peut penser qu’il s’agit d’un fait inductif lié à une observation mais pourtant c’est tout le génie qui est à l’œuvre mais on fait parler la nature. Bachelard dira «  le laboratoire crie plus fort que la nature ».

c-La phénoménotechnique
Bachelard veut dire ainsi que ce n’est pas la nature qui dicte ses lois mais la pensée qui injecte dans la nature ses propres déterminations. Le laboratoire impose dans ses lois, nous sommes du côté d’une déduction radicale, on peut prendre l’exemple de la loi de la chute des corps : en automne, lorsque la feuille se détache de l’arbre elle s’envole et semble jamais vouloir atterrir. Est-ce donc un démenti de la loi de la chute des corps. En fait, la loi de la chute des corps ne peut être mise à jour du tube à vide de Newton capable de produire un vide d’air. En effet, pour la feuille il faut supprimer sa forme étale, la résistance de l’air, le vent. C’est donc dans le tube à vide un objet idéal tombant dans un environnement idéal. Pour Bachelard, la loi est indépendante de l’expérience elle est directement un produit de la pensée, ce n’est pas seulement dans les faits. C’est plutôt qu’elle ne s’applique jamais. La loi est une somme théorique qui rassemble tous les éléments de l’expérience, si elle ne s’implique à aucun cas particulier c’est justement qu’elle doit s’appliquer à tous. Les conditions de l’expérimentation ont été profondément modifiées, l’astrolabe électronique ne transmet plus d’images mais des données chiffrées qui font immédiatement l’objet de traitements informatiques. De même, le microscope est capable d’atteindre des formes plus petites que l’atome. A nouveau, ce sont des données mathématiques qui apparaissent, ici on comprend ainsi le statut instrumental des mathématiques, il ne s’agit pas d’atteindre la vérité. Les mathématiques se neutralise comme science exacte, on les nomme désormais science hypothético-déductive.  Les mathématiques fonctionnent par hypothèse, il ne s’agit de postulats qui ne sont pas des vérités. Or Bachelard pose ainsi qu’il y a des obstacles à la pensée scientifique le premier étant l’obstacle de la connaissance générale où les sciences sont vues comme une découverte instantanée. Newton recevant une pomme sur la tête, Einstein manquant de tomber d’un trainway suffirait à la loi de la chute des corps et la gravitation universelle. Nous sommes ici face à une humanité ahurie où les découvertes surgiraient d’elles-mêmes à une occasion d’un événement fortuit. On retrouve ici une critique qui s’adresse à la méthode expérimentale, le fait crucial de C. Bernard suppose une observation théorique. La différence étant que nous sommes ici dans la connaissance théorique d(observateur qui est capable d’analyser une situation expérimentale. Bachelard pose ainsi qu’il faut produire une compréhension de la matière dirigée par la pensée. La distinction entre la matière et l’esprit devant l’idée de phénomène. Un phénomène n’étant rien d’autre qu’un mixte entre théorie et fait, partout où notre regard se porte on trouve la trace de l’esprit. Tout autour de moi, il y a la matérialisation de la pensée comme par exemple le double décimètre. On peut penser qu’il s’agit d’un simple morceau de plastique mais il s’agit de deux mille ans d’évolution mathématique. Toutes les choses autour de nous sont techniques par essence et même celle que je détermine comme naturelles sont des dispositifs complexes. La forêt est contrôlée par l’office des forêts qui fait des coupes… Nous sommes donc dans un cadrage technique généralisé.



Livre p.388
La phénoménotechnique est ce moment où l’esprit et la matière s’unissent dans une incorporation mutuelle qui reflète l’état des sociétés occidentales avancées. On se souvient de la formule « le 20ème siècle sera religieux ou le sera pas nous pourrions poser que le 21ème siècle sera technique ou ne le sera pas ». Nous sommes à l’aube d’une révolution majeure, nous entrons dans une société postindustrielle par le biais du numérique et du nano technologique, alors que longtemps nous avons pensé une priorité de la pensée sur la matière, nous réhabilitons la notion de chair de cette intégration de la pensée dans un corps ou un corps qui fait pensée.

Livre p.390 texte de Ryle
Ryle pose que la comparaison de l’esprit à la matière produit une analogie (qui est une comparaison à deux termes) ici la matière et la machine, là l’antimatière et l’anti-machine. De cela découle par Ryle que les termes utilisés s’ils viennent en comparaison reprennent les mêmes mécaniques. Les rouages, les poids et contrepoids, les mesures ne sont pas réels pourtant c’est du même objet qui l’est question, le vocabulaire est porté du côté de l’esprit et il est censé rendre compte de rouages invisibles. Ici les mots sont conservés et mis à disposition d’une structure non perçue. Il en demeure pas moins que nous sommes face à une incompréhension du phénomène de la pensée qui ne peut pas se traduire avec d’autres espaces physiques ou autres, de surface intérieur et extérieur. Ryle peut conclure que l’esprit n’est pas un fantôme attelé à une machine mais une « machine fantomatique ».  

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