

La confrontation des sens à la connaissance n'est peut-être donc pas si inutile, l'histoire même de la pensée nous montre que ce qui pouvait sembler premier peut-être second : d'abord nous connaissons et seulement ensuite nous percevons. Si Être c'est bien percevoir, percevoir n'est pas savoir. Mais n'est-ce pas une entreprise folle que de vouloir séparer ce qui ne peut l'être ? Lorsque je joue au tennis tout mon corps semble intelligence, peut-on même en connaître les limites, qui sait ce que peux un corps ?
Plan détaillé
1 / la connaissance provient des sens
a) Il y a un rapport immédiat des sens à la connaissance, nous apprenons par nos sens qui viennent informer nos perceptions. Ex de l'aveugle né et de l'abaissement de la cataracte produit pour la première fois au XVIIIe.
b) ainsi l'extension même du plaisir et du déplaisir donne le Bien et le Mal, n'est-ce pas la traduction de nos sens qui permet d'atteindre la morale ? Il y a une première approche des sens qui est celle de la connaissance externe, puis de nos propres sensations et émotions. Le sentiment est la forme que prend le corps lorsqu'il devient esprit.
c) la méthode expérimentale est ce moment où le fait crucial porte avec lui l'information théorique, l'observation permet d'atteindre la pensée. C'est ici le fait qui est premier donc les sens.
2 / seule la pensée peut saisir le monde et elle-même comme objet de sensation. C'est l'esprit qui porte la connaissance.
a ) la méthode expérimentale est déductive et non inductive, seul Claude Bernard peut lire les signes des sens, l'observation ne vaut que pour un savoir qui peut analyser le fait.
b ) nous retrouvons ici la pensée de Descartes, expérience de la cire. la certitude de l'existence provient de la pensée elle-même, le cogito est le premier principe de la philosophie
c ) nous pouvons savoir d'abord dans un ciel des Idées (Platon). C'est l'esprit qui informe la matière, le concept de lit est premier par rapport au lit matériel.
3 / le corps est intelligence, l'intelligence est corps
a ) lorsqu'on demanda au mathématicien Cavailles pourquoi il ralliait la résistance il répondit "parce que je ne pouvais pas faire autrement", signifiant que cela s'imposait à lui. Est-ce une absence de réflexion où ne devons nous pas penser au contraire que ce que nous sommes apparaît justement par nos sens, en dehors d'une réflexion consciente, du moins sans que la réflexion n'est besoin d'apparaitre comme telle. Lorsque cet homme se jette du haut d'un pont pour en sauver un autre au risque de sa propre vie s'il réfléchissait à son action il serait déjà trop tard.
b ) exister sans sentir, d'abord sous la forme des passions que Descartes reconnaît comme fondamentales. (Traite des passions). Spinoza s'interroge ainsi sur le pouvoir du corps : nos sens portent avec eux un pouvoir qui dépasse notre possibilité de réflexion
c ) "l'amour, la joie, la colère sont les passions qui arrachent aux hommes leurs premières voix" Rousseau donne aux passions le premier rôle dans l'apparition du langage c'est-à-dire de l'intelligence elle-même. Dire c'est sentir, tout notre corps est intelligence.
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